dimanche 8 février 2009

2163 - stagnation

... soixante ans après la 2ème GM, les Panther et Tiger allemands continuent de fasciner les foules, incapables de comprendre comment pareils colosses d'acier ont pu être vaincus par des tanks alliés qui, par comparaison, ressemblent à des jouets d'enfants.

C'est oublier un peu vite que dans les combats de tanks, le blindage et la puissance de feu se payent toujours en terme de vitesse et d'agilité, et aussi que deux tanks de 30 tonnes sont bien plus faciles et moins coûteux à construire qu'un seul tank de 60 tonnes.

Considéré par beaucoup comme le meilleur tank occidental de la guerre, le Panther est une machine si complexe à fabriquer que sa production ne dépassera pas 6 000 exemplaires, chiffre respectable dans l'absolu mais largement inférieur à ceux du Sherman américain (48 000), du T-34 russe (84 000) ou même des vieux et beaucoup plus modestes Panzers III et IV (15 000 au total)

Dépourvu de tourelle (remplacée par une casemate), son frère JagdPanther est quant à lui un redoutable "casseur de tanks",... dont la production ne dépassera pas les 450 exemplaires.

Avec leurs 45 tonnes bien tassées, ces deux frères sont de toute manière bien trop lourds pour leur moteur, leur transmission et leur suspension, ce qui provoque d'innombrables pannes quasi impossibles à réparer sur le terrain,... a fortiori sous les regards d'une Aviation alliée omniprésente.

Ces faiblesses sont encore plus marquées sur le Tiger. Pour lui conférer une protection convenable, les ingénieurs allemands ont en effet eu recours à la solution la plus simple, qui consiste tout bonnement à augmenter l'épaisseur du blindage. Il en est résulté un monstre de 55 tonnes, aussi impressionnant que peu homogène, tellement lourd qu'il ne peut emprunter la plupart des ponts de l'époque et, par la force des choses, encore moins agile sur le terrain et moins fiable mécaniquement que le Panther

Contrairement à ce dernier, le Tiger (et plus tard le Koenigstiger) est le plus souvent utilisé en petits groupes de quatre ou cinq tanks, qui parviennent généralement à stopper l'ennemi, voire à créer une percée dans ses rangs. Hélas, ce résultat n'est jamais que de courte durée, vu le nombre d'adversaires.

Vient alors l'inévitable moment de battre en retraite, un exercice toujours délicat pour le Tiger, handicapé par sa faible vitesse, sa piètre fiabilité, et sa consommation gargantuesque.

En Normandie, il n'est pas rare de rencontrer des Tiger intacts et figés au bord de la route, après que leurs équipages aient dû les abandonner, par manque d'essence ou à la suite d'un problème mécanique.

Pendant plusieurs semaines, un curieux équilibre va donc s'installer dans le bocage normand : qualitativement inférieurs, les tanks alliés ne peuvent avancer vers l'intérieur, alors que les tanks allemands, inférieurs en nombre et constamment menacés par l'Aviation, ne sont pas davantage en mesure de les refouler vers les plages

Hitler, de son côté, a déjà décidé de passer à autre chose...

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