![]() |
| 2 septembre 1945 : à Hanoï, Ho Chi Minh proclame unilatéralement l'Indépendance du Vietnam |
Prévue depuis 10 ans, et acceptée depuis 10 ans par la puissance coloniale, l’Indépendance des Philippines est en quelque sorte l’antithèse de celle du Vietnam.
Le 9 mars 1945, rappelons-nous, les Japonais, qui contrôlaient et occupaient le Vietnam ont en effet décapité - au figuré mais aussi et très souvent au propre - l'ensemble des responsables politiques et militaires français du territoire, en sorte que lorsque Ho Chi Minh, quant à lui discrètement soutenu depuis 1942 par les Américains et leur OSS, proclame unilatéralement l’Indépendance à Hanoï le 2 septembre 1945, soit le jour-même de la Capitulation japonaise, celle-ci est immédiatement rejetée par la France… qui, malheureusement pour elle, n’a pour l’heure aucun moyen de s’y opposer !
Dans une France exsangue et ruinée par la guerre, avec une population au mieux indifférente et au pire favorable aux Indépendantistes et à Ho Chi Minh, et avec des Américains qui n’ont aucune sympathie pour De Gaulle et le colonialisme français, rassembler de tels moyens est en effet tout sauf facile, et de fait, ceux-ci vont mettre des semaines, et même des mois, avant d’arriver sur place, en nombre néanmoins insuffisant pour espérer véritablement faire vaincre les Indépendantistes.
Mieux vaudrait sans doute négocier un compromis, une quelconque formule de "souveraineté-association", qui aurait le mérite de satisfaire ces derniers tout en maintenant le territoire dans la sphère française.
Telle est est tout cas la solution préconisée par le général Leclerc qui, à son retour du Vietnam, en juillet 1946, écrit, fort lucidement, qu'il a "recommandé au gouvernement la reconnaissance de l’État du Vietnam, il n'y avait pas d’autre solution. Il ne pouvait être question de reconquérir le Nord par les armes, nous n'en avions pas, et nous n'en aurions jamais les moyens (…) Il faut garder le Vietnam dans l'Union française, voilà le but, même s'il faut parler d'indépendance"
Ho, qui il est vrai n’a lui non plus pas encore les moyens de ses ambitions, n’est a priori pas opposé à une formule de ce genre. Des pourparlers laborieux s’engagent donc qui, à terme, pourraient - peut-être - déboucher sur un accord, mais, en novembre 1946, tout déraille définitivement…

Aucun commentaire:
Publier un commentaire