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| Soldat indien surveillant des prisonniers japonais. Singapour, septembre 1945 |
Et comme si cela ne suffisait pas déjà, s’y ajoute également le rapatriement tout aussi forcé, et toujours vers le Japon, de plusieurs centaines de milliers de civils japonais qui, depuis des décennies, voire même depuis leur naissance (!), étaient présents en Mandchourie, en Chine, à Hong-Kong, à Shanghai, à Singapour, en Corée ou encore à Taiwan, soit, et à l’instar des germanophones d’Europe de l’Est, en autant d’endroits où ils ne manqueraient pas d’être massacrés par la population locale s’ils s’entêtaient à vouloir y demeurer !
Alors que les anciens prisonniers occidentaux n’éprouvent à présent que soulagement et aussi fierté d’appartenir au camp des vainqueurs, et envisagent avec optimisme leur retour à la vie civile et dans un pays qui les accueillera avec joie et dont ils n’auront finalement été absents que quelques mois ou au pire quelques années, ces civils japonais, eux, ont tout perdu et tout abandonné derrière eux, ressentent l’humiliation et la honte de tous les vaincus,… et ont toutes les raisons d’appréhender leur supposé "retour" non seulement dans un pays qu’ils avaient pour ainsi dire oublié, voire, pour certains, jamais connu (!), mais aussi dans un pays lui aussi vaincu, ruiné et dévasté par les bombardements, un pays où les emplois sont inexistants, et un pays où on risque fort de les considérer comme des étrangers, des parias, et des bouches inutiles.
Si l’expression ne figure pas encore dans le langage courant, il s’agit bel et bien, et tout comme au même moment en Europe de l’Est, d’une "purification ethnique" qui, bien sûr, ne préoccupe et n’indigne personne, puisque les intéressés appartiennent "au mauvais camp", celui qui a perdu la guerre, et une guerre dans laquelle ils ne se sont pas rendus franchement sympathiques.
Vas Victis, bien fait pour leur g…

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