mercredi 19 novembre 2025

9094 - plus ça change, plus c’est toujours la même chose…

"Pas de Capitulation !", caricature américaine, 7 aout 1945

... "Au beau milieu des activités du 9 août, la nouvelle tomba : la Russie avait enfin déclaré la guerre au Japon et une seconde bombe atomique avait été larguée sur la ville de Nagasaki, sur l'île de Kyushu. 

Cette fois, il était impossible de contenir les spéculations et les rumeurs au sein de la flotte. Des inventions extravagantes et des suppositions éclairées, connues en langage courant sous le nom de "buzz", se répandirent sur tous les navires : la guerre était désormais presque terminée. 

Malgré les appréhensions et les interrogations pour l'après-guerre, la flotte accueillit avec enthousiasme l’annonce du bombardement atomique, le considérant comme un moyen de mettre rapidement fin à la guerre" (1)

Pour autant, et aussi stupéfiant cela puisse-t-il sembler au lecteur contemporain, rien ne semble encore ébranler la volonté des responsables japonais de poursuivre la dite guerre !

A Tokyo, l’amiral Toyoda, chef d’une Marine impériale désormais sans navire (!), se déclare en effet convaincu que "l’opinion internationale" se chargera bien d’empêcher les États-Unis de lancer une troisième bombe atomique sur le Japon, alors que pour le général Korechika Anami, Ministre de la Guerre, même la mort éventuelle de toute la population japonaise demeure préférable à la "Capitulation sans condition" exigée par les Alliés !

Et si certains politiciens civils se déclarent désormais plus ouverts à l’idée-même de cette Capitulation, c’est néanmoins pour se remettre aussitôt à exiger diverses "conditions" comme l’absence d’une armée d’occupation étrangère, ou encore d’un tribunal allié qui, comme celui de Nuremberg, tout juste entériné par l’Accord de Londres du 08 août, serait autorisé à juger les citoyens japonais, et particulièrement l’Empereur, pour "crimes de guerre"

En d’autres termes, plus ça change, plus c’est toujours la même chose…

(1) ibid, page 434

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