lundi 6 octobre 2025

9050 - plus de doute possible

De haut en bas, les Virago, Venus et Vigilant, à l'exercice, vus depuis le Verulam

… Détroit de Malacca, 16 mai 1945, 00h50

A 19h00, l’obscurité tant espérée tombe, Sumatra n’est plus qu’à une trentaine de km sur tribord, mais sur les destroyers, personne ne sait où se trouvent le Haguro et le Kamikaze !

A 22h45, l’opérateur radar du Venus signale enfin un écho indistinct à quelque 60 000 mètres sur bâbord, écho qui ne tarde pas à s’évanouir mais qui réapparait à 23h10 à 53 000 mètres. Encore un quart d’heure, et alors que les destroyers ont adopté une formation en croissant, séparés par quelque 8 000 mètres les uns des autres, et l’écho est à 40 000 mètres. 

Plus de doute possible : c’est bel et bien le Haguro, route au 135, à 25 noeuds !

Peu après minuit l’opérateur du Saumarez le repère à son tour à 22 000 mètres. Le piège se referme lentement sur le japonais, qui faute de radar aussi performant que les britanniques, ne s’est encore rendu compte de rien.

A 00h50, alors que le Saumarez est sur le point de lancer ses torpilles, le Haguro se réveille enfin, fait clignoter un signal de reconnaissance puis, faute de réponse, abat aussitôt vers le nord et remonte à 30 noeuds.

Pour les torpilles, c’est trop tard, mais pour les canons, c’est suffisant avec, pour les britanniques, le considérable avantage de pouvoir tirer au radar,… mais aussi le tout aussi considérable handicap de ne pouvoir le faire qu’avec des 120mm qui, à moins d’un coup vraiment heureux, n’ont aucune chance de réussir à stopper un croiseur lourd de près de 14 000 tonnes !

A 01h05, à la surprise générale, le Haguro vire soudainement de 180 degrés et abat vers le sud afin d’échapper, croit-il, aux torpilles que le Venus… a finalement renoncé à lancer vers lui (!), mais cette manoeuvre a inévitablement pour effet de le ramener sur le Saumarez, mais aussi le Verulam, qui n’en demandaient pas tant…

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