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Le Vigilant, en 1943 |
Quelques-uns se laissèrent récupéré à contrecœur, mais la plupart s'éloignèrent à la nage des navires qui approchaient. L'un d'eux au moins conserva jusqu'au bout l'esprit offensif des samouraïs :
"Je me tenais à la hauteur des tubes lance-torpilles en dirigeant les secours lorsque j'ai entendu et senti un bruit métallique sur le flanc du navire. Juste en dessous de moi se trouvait un Japonais, costaud et chauve.
À moitié hors de l'eau, il était agrippé d’une main au filet de sauvetage, de l'autre il martelait la fine plaque du flanc de notre navire avec l’extrémité de ce qui ressemblait à un obus [antiaérien] oerlikon.
Instinctivement, j'ai dégainé mon pistolet et, me penchant loin au-dessus du bastingage, un bras autour d'un montant de la rambarde, j'ai tapé le canon violemment sur son crâne. Je ne savais pas quoi faire d'autre – je ne parlais pas japonais.
Du sang coulait sur son visage, il a levé les yeux vers moi, le pistolet à quinze centimètres de ses yeux, l’obus à la main. J'aurais dû lui tirer dessus, j'imagine, mais je savais que mon arme n’était pas chargée, ce qu’il ignorait.
J'ignore combien de temps je suis resté dans cette position idiote, face à face avec un ennemi fanatique, mais cela m'a semblé trop long sur le moment. Finalement, il a laissé tomber l’obus à la mer, a relevé les pieds, s’est écarté du bord comme un nageur olympique, et s’est retourné sur le ventre avant de s'éloigner à la nage"" (1)
(1) ibid, page 259
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