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Le porte-avions Victorious, au mouillage de Leyte |
"La TF 57 arriva à San Pedro Bay, à Leyte, le 23 avril, sans autre incident, à l'exception d'une épidémie assez étrange d'oreillons sur le [croiseur néo-zélandais] Gambia, qui rallia Leyte avec quarante-cinq cas à son bord.
Depuis son départ d'Ulithi, la TF 57 avait passé trente-deux jours en mer sans interruption, soit plus longtemps que toute autre flotte britannique depuis l'époque de Nelson.
Elle avait passé vingt-six jours au large des côtes ennemies et effectué douze journées de frappes, au cours desquelles elle avait perdu dix-neuf appareils du fait de la DCA ennemie et vingt-huit autres en opérations [sur pannes ou accidents]; seize pilotes et treize navigants avaient été tués ou portés disparus.
Les groupes aériens avaient effectué 2 444 sorties lors des journées de frappes, largué 412 tonnes de bombes et tiré 325 roquettes. Pour cette dépense en hommes, avions et munitions, la TF 57 avait détruit trente-trois avions ennemis en vol et douze au sol, sans compter les probables.
Elle avait aussi empêché l'ennemi d'utiliser les aérodromes de Sakishima, en tout cas de jour. Mieux encore : elle avait bel et bien prouvé [aux Américains] qu'une flotte britannique valait la peine d'être envoyée dans le Pacifique" (1)
Ne lui reste plus maintenant qu’à se remettre en état, à un mouillage heureusement bien plus favorable, et bien mieux équipé, que celui de Manus,… puis à attendre que les Américains - encore eux - daignent lui assigner une nouvelle mission…
(1) ibid, page 161
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