jeudi 7 août 2025

8980 - "pas capables de se défendre eux-mêmes"

Octuple pom pom de deux livres sur le Rodney : impressionnant mais pas assez efficace...
"la TF 57 s'était globalement bien acquittée de ses fonctions lors des attaques suicides du 1er avril, mais il ne faisait aucun doute que les critiques américaines à l'encontre de nos navires, selon lesquelles ils "n'étaient pas capables de se défendre eux-mêmes", étaient justifiées. 

Les navires de la Royal Navy étaient généralement conçus et équipés pour attaquer d'autres navires, et depuis les actions en Méditerranée contre les appareils de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica, ils avaient eu peu d'occasions de s'entraîner contre des cibles aériennes" (1)

Pour ne rien arranger, si les porte-avions britanniques ont l’avantage de disposer d’un pont blindé capable d’encaisser bien des dégâts, ils n’en sont pas moins encore massivement équipés, pour la défense antiaérienne à courte distance, et comme tous les autres bâtiments de la Flotte, de canons pom pom de deux livres impressionnants à contempler mais à trop faible vitesse initiale, ainsi que de canons Bofors de seulement 20 mm, qui par rapport à l’armement dont disposent les navires américains, manquent de puissance d’arrêt pour véritablement être en mesure de stopper net un appareil kamikaze lors de son piqué final 

"L’autre problème majeur résidait dans l'identification des avions. A de nombreuses reprises, la Flotte avait tiré sur ses propres Hellcat et Seafire : "Distinguer nos avions de ceux de l'ennemi revêt chaque jour plus d'importance. Avec les attaques kamikazes, et avec nos propres chasseurs poursuivant l'ennemi jusque sous les canons de la Flotte, il ne reste que quelques secondes pour agir. 

Vu sous certains angles, la différence est minime entre les monomoteurs japonais gréés en avions-suicides et certains de nos propres chasseurs. En revanche, les moyens de contrôler, et évidemment d’arrêter les tirs des innombrables canons légers désormais disséminés sur nos navires, qui communiquent souvent mal entre-eux, rendent le problème très complexe".

L'amiral Rawlings demanda au commodore R. P. Carne, du [porte-avions d ‘escorte] Striker, d'examiner les moyens d’identifier les chasseurs amis opérant à proximité; plusieurs méthodes furent testées, et un véritable officier d’identification des appareils de la flotte fut même nommé ultérieurement, mais le bilan de la BPF dans le Pacifique demeura entaché par plusieurs tragédies, et aucune solution appropriée ne fut jamais découverte" (2)

(1) et (2) ibid, pp. 145-146

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