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La Chute de Singapour : un excellent moyen de vanter la supériorité du Japon dans toute l'Asie... |
Avant-guerre, et quelle que soit leur nationalité, les Occidentaux considéraient unanimement les Japonais comme des combattants de piètre valeur, et leurs armes comme de la scrap, autrement dit de la ferraille.
Mais de défaite en défaite, et même de désastre en désastre, ce sentiment de supériorité s’est vite transformé en un tout aussi nuisible complexe d’infériorité, qui pousse le fantassin, le marin ou l’aviateur occidental à se considérer comme déjà vaincu avant-même que le combat commence !
Même s’il n’existe aucune jungle au Japon, les soldats japonais, affirme-t-on à présent, sont "les rois de la Jungle", et même s’ils sont en fait aussi fragiles et inflammables qu’un origami, les chasseurs japonais, dit-on désormais, sont "invincibles en combat aérien".
Pour ne rien arranger, les soldats occidentaux ne voient rien de honteux à la reddition, et trouvent généralement ridicule l’idée-même de lutter "jusqu’au dernier homme et la dernière cartouche" que réclament pourtant certains de leurs généraux ou politiciens : à Singapour, rappelons-nous, le Britannique Arthur Percival, estimant inutile de poursuivre la lutte, n’a d'ailleurs pas hésité à braver Churchill et à capituler face à des Japonais pourtant trois fois inférieurs en nombre !
A contrario, et du haut en bas de la hiérarchie, les combattants nippons considèrent cette même reddition comme le déshonneur suprême, auquel il importe d’échapper par tous les moyens possibles,... y compris par le suicide (!), ce qui, sur un champ de bataille, fait une énorme différence et, même après la bataille, contribue d’autre part à tétaniser tout nouvel adversaire.
Et là encore, seul un évènement miraculeux pourrait effacer l’avantage psychologique dont disposent les Japonais...
1 commentaire:
Bonjour!
Bravo pour le blog! On dirait que parmi les militaires et les décideurs anglo-saxons personne ne s'est penché sur la guerre russo-japonaise de 1904 . Le volet naval est connu des amirautés:
Une flotte -celle de Rojestvensky-, que l'écrivain Richard Hough qualifiera de "fleet that had to die -flotte condamnée à mort- mal entraînée, épuisée par un demi tour du monde sous un climat hostile, avec des coques kafies de bernicles et d'algues qui mangent un bon tiers de sa vitesse, expédiée au fond du détroit de Tsoushima par une flotte japonaise sur-entraînée,bien commandée, ayant l'expérience du combat et des navires fraîchement radoubés...c'est assez évident.
Mais il y avait aussi un volet terrestre : le débarquement méthodique des troupes japonaises dans la péninsule du Liaodong, la marche d'approche et le siège tout aussi méthodique de la forteresse de Port Arthur (pourtant défendue par de bonnes troupes, avec un bon général (Kondratieff) et de bons canons...empruntés à la flotte piégée dans la rade après la mort de Makaroff et la débandade de la bataille de la mer jaune). Par contraste les troupes terrestres russes déversée par le transsibérien à pleins wagons ont accumulé les déboires en Corée (voir les reportages du journaliste français Ludovic Naudeau intitulés "ils ne savaient pas" , pointant le manque de cartes, de réseaux de renseignements, de logistique de ravitaillement) .
Jack London , qui couvrait la guerre terrestre en Corée vue du côté japonais était , lui , épaté par la frugalité, l'efficacité et l' esprit de sacrifice des troupes japonaises, équipées d'un fusil certes plus léger (la différence de morphologie ) mais d'excellente qualité et de rations standardisées ...A croire que les généraux anglais n'avaient pas lu les journaux ....il est vrai que le Japon était un allié (y compris en 14-18) et surtout un bon client du complexe militaro industriel anglais.
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