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Emplacements des défenses de Singapour : de gros canons pour repousser une attaque navale... |
Avec trop peu de navires, des navires pas assez modernes,… mais aussi des navires que personne, pour des raisons autant de coût que de sécurité, n’entend stationner - si ce n’est pour de brèves visites de courtoisie - directement à Singapour, c-à-d fort près du Japon mais fort loin de la métropole, la survie de Singapour, mais aussi celle de Brunei, de Hong-Kong et de toutes les colonies et possessions britanniques d’Extrême-Orient en cas d’attaque japonaise repose donc en pratique sur l’intervention des cuirassés de la Flotte américaine du Pacifique et sur ceux que la Grande-Bretagne parviendra, de peine et de misère, à acheminer dans cette région du globe.
On a souvent dit de la Chute de Singapour qu’elle s’explique par l’impréparation et l’infatuation des militaires britanniques face à l’ennemi japonais - ce qui est vrai, du moins en partie - ou par le fait que les énormes canons installés sur l’île-forteresse ne peuvent tirer que vers la mer - ce qui est faux, du moins en partie - mais la véritable raison de cette chute, et aussi de celles, côté américain, de Bataan et de Corregidor, est ailleurs : tout au long des années 1920 puis 1930, personne, et pas plus à Londres qu’à Washington, n’a en effet imaginé que tous les cuirassés américains puissent être mis hors de combat dès les premières minutes du conflit et, en conséquence, se retrouver bien incapables de porter secours à qui que soit !
Reste que dans le Pacifique, la menace ne cesse de croître : après avoir envahi la Mandchourie en 1931, puis s’être emparés de Pékin, Shanghai, Canton, et Nankin en 1937, les Japonais se sont finalement heurtés aux Soviétiques le 11 mai 1939, lors de l’incident dit "du Nomohan", à la frontière entre la Mongolie extérieure et leur nouvel État fantoche du Mandchoukouo.
Sporadiques mais violents, les affrontements ont duré quatre mois, et si l'Aviation japonaise est demeurée maîtresse du ciel, ce sont cependant les blindés soviétiques qui, au sol, ont fait toute la différence, et contraints le Japon à signer la paix le 16 septembre suivant.
Bloqués dans leur expansion vers le Nord par les Soviétiques, embourbés par l’immensité du territoire chinois, les Japonais ont alors tout naturellement reporté leurs espoirs d’expansion vers le Sud, c-à-d vers le Pacifique…
1 commentaire:
Bonjour! Bravo pour le blog...drôle d'idée de créer une base navale ...dépourvue de bateaux de guerre.
Les russes à Port Arthur avaient , eux, une flotte...mais pas de vrai arsenal, ni de cales sèches (l'argent avait été détourné par les oligarques proches du Tsar pour construire le port de commerce de Dalny - Dalian , jugé plus rentable par ces prédateurs à courte vue.)
Au moins serait il possible de baser à Singapour une force aéro-navale (le concept de porte -avions incoulable) ...oui, mais voilà...dans les années 20 et 30 les anglais ne croient pas à la menace aérienne pour les gros navires de ligne (certains amiraux américains aussi, Cf la controverse qui avait suivi les exploits de Billy Mitchell sur le cuirassé Ostfriesland) .
Qui plus est ils n'ont , ni en service, ni en projet, l' équivalent du bombardier en, piqué allemand (Stuka) ou américain (Douglas SBD) ou un avion torpilleur moderne et rapide (monoplan tut métal ) ...Certes ils ont les Swordfish (plus efficaces que leur aspect de cage à poules de la guerre de 14 ne le laisserait paraître) mais ce matériel est inférieur aux avions - torpilleurs japonais...et même aux aero-siluranti italiens basés sur le Savoia Marchetti "Sparviero...
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