vendredi 7 mars 2025

8217 - peu de chances de l'emporter...

Pièce de 6" (152mm) à Douvres, Notez à nouveau l'absence de protection pour les artilleurs
… même s’ils avaient tous été disponibles le 12 février 1942, même s’ils avaient été prévenus longtemps à l’avance de l’arrivée de l’ennemi, même s’ils avaient pu mener leur attaque tel que prévu, c-à-d de nuit et non de jour, les appareils et navires énumérés dans le Plan Fuller n’en étaient pas moins fort peu nombreux pour affronter, avec quelque chance de succès, une armada allemande qui n’était certes pas invincible mais comprenait néanmoins deux croiseurs de bataille et un croiseur lourd modernes, ainsi que, et selon toute probabilité, quelques gros destroyers et plusieurs dizaines de vedettes lance-torpilles et de petits torpilleurs.

Les exigences des autres Fronts avaient évidemment contraint la Grande-Bretagne à faire des choix, mais on gagne rarement des batailles en ne leur allouant que les moyens dont on peut se passer ailleurs, et on peut donc se demander - comme le soulignera d’ailleurs Alfred Bucknill dans les conclusions de son rapport - si les Britanniques auraient... réellement réussi à l’emporter, et donc à détruire les trois navires de Brest dans La Manche,… si la dite bataille s’était déroulée comme l’envisageait précisément le Plan Fuller !

Et c’est d’autant plus vrai qu’au-delà du nombre, la qualité laissait également fortement à désirer : les destroyers dataient par exemple, et au mieux, du tout début des années 1920; les MTB étaient tous beaucoup plus petits que les Schnellboot allemands; la portée pratique des torpilles ne dépassait guère les 3 000 mètres; et les équipages des avions-radars manquaient de formation - les meilleurs ayant été mutés en Méditerranée.

Et la situation était encore pire au niveau des batteries côtières de Douvres : imprécises et beaucoup trop lentes, les deux plus grosses pièces de 356mm ne servaient en fait qu’à la Propagande,… en envoyant de temps à autres quelques obus sur les côtes de France occupée (!), tandis que celles de 234mm faisaient à peine mieux,... et n’avaient du reste jamais été utilisées jusqu’ici, et avec des résultats au demeurant pitoyables, que contre de patauds et fort lents cargos.

Et si les dites pièces disposaient, depuis peu, de radars de tirs, leurs opérateurs en comprenaient encore mal le fonctionnement, et surtout les limites intrinsèques....

Aucun commentaire: