mercredi 26 février 2025

8208 - ... l'angoisse pour les marins

Le Gneisenau, à pleine vitesse

… Île de Terschelling (Frise occidentale), 19h55

"Un voile de léthargie s’était abattu sur chaque navire : la tension des vingt-et-une dernières heures pesait lourdement sur les officiers et les hommes, et à cela s’ajoutait maintenant le fardeau supplémentaire d’avoir à naviguer sans lumière dans des eaux étroites, en sachant que, de tous côtés, d’autres formes sombres rentraient également chez elles à tâtons, lors du sprint final" (1)

La prudence voudrait évidemment que l’on réduise à présent la vitesse, mais les Allemands - peut-on le leur reprocher - ont hâte d’en finir.

A 19h44, au large de l'Île de Terschelling, le Gneisenau, qui marche encore à 27 nœuds, abat sur tribord pour remonter vers l'Elbe, ultime étape de son long et périlleux voyage.

Mais onze minutes plus tard, à 19 h 55, une énorme explosion déchire le silence : le croiseur de bataille vient de faire détonner une des nombreuses mines magnétiques obligeamment larguées par les Britanniques quelques jours auparavant !

La coque est déchirée sur tribord, et une des trois turbines est hors service mais, à l’instar de ce qui s’était déjà produit sur le Scharnhorst quelques heures auparavant, les dommages subis n’ont une fois de plus rien d’irrémédiables, et le grand navire va bientôt remonter en vitesse et reprendre sa route en direction de l’Elbe.

Plus de peur que de mal, donc, mais parmi l’équipage, la douce euphorie vient une fois de plus de céder la place à une sourde angoisse…

(1) Robertson, op cit, page 188

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