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Le Channel Dash : une journée sous le signe de la plus grande confusion |
À 16h00, la messe est dite : une fois de plus, aucune des torpilles tirées en direction des Gneisenau et Prinz Eugen n’a atteint sa cible (!), et les deux navires, dont la peinture a à peine été égratignée par les tirs des 120mm anglais, se sont tout simplement évanouis dans la brume.
Les MacKay, Campbell, Vivacious et Whitshed, qui ont retraité après avoir lancé leurs torpilles, sont toutefois à peu près intacts, ce qui, dans les circonstances, relève du miracle,... tout comme d’ailleurs le fait que le Worcester, bien que réduit à l’état d’épave, soit encore à flots et, avec un équipage réduit à sa plus simple expression, va même parvenir à s’en retourner à Harwich par ses propres moyens (1)
Mais si le calme est revenu sur la mer, il en va tout autrement dans le ciel, où la confusion est d’ailleurs plus grande que jamais, puisque chasseurs britanniques et allemands se poursuivent et se mitraillent en effet les uns les autres, tout en s’efforçant d’abattre les bombardiers ennemis mais aussi d’ouvrir un passage à leurs propres bombardiers, lesquels, dans l’un et l’autre camp, tentent pour leur part de bombarder et de torpiller tous les navires qu’ils aperçoivent,… même lorsqu’ils sont de leur propre camp !
Comme l’écrira dans son rapport le commandant du MacKay, "Le mélange d'avions dans notre voisinage était extraordinaire. En bas, il y avait un grand nombre de Me-109 et quelques Beaufort ; les Hampden et Dornier, les Halifax et les Me-110 étaient un peu plus haut. Au cours de l'action, nous avons aperçu des Hampden, des Halifax, des Beaufort, des Wellington, des Manchester, des Whirlwind, des Spitfire, des Dornier, des Me-110, des Me-109, des FW-190, des Ju-88, des Ju-87 et des He-111.
Certains avions ennemis pensaient que nous étions amis; certains des nôtres pensaient que nous étions hostiles. Nous avons, de notre côté, ouvert le feu sur des avions reconnus plus tard comme amis. Les avions des deux côtés ont dû trouver la situation plutôt confuse" (2)
(1) après des réparations qui ne se termineront qu’en septembre 1942, le Worcester reprendra du service jusqu’en décembre l’année suivante, lorsqu’il sautera sur une mine en Mer du Nord. En mai 1944, alors qu’il se trouvait toujours en réparation, l’amirauté prendra la décision de le transformer en simple caserne flottante amarrée à un quai de Londres, puis de le ferrailler en février 1947
(2) Robertson, op cit
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