![]() |
Le Hampden : un médiocre - et extraordinairement étroit - bombardier moyen |
Mais si la nuit n’est pas encore tombée, la guigne, elle, continue plus que jamais d’accabler le camp britannique, puisque dès 13h20, le destroyer Walpole, en délicatesse avec ses machines a déjà été contraint de rebrousser chemin et de rentrer au port !
Quelques minutes plus tard, ce sont des bombardiers… allemands qui font leur apparition dans le ciel et entreprennent de saluer les cinq destroyers restants sans, heureusement, leur occasionner de dommages.
À 14h45, un bimoteur Handley Page Hampden, autrement dit un bombardier anglais, apparaît à son tour et, tout comme les Allemands… gratifie les destroyers d’un chapelet de bombes !
Sur le MacKay, qui mène le groupe, l’officier de tir s’empresse d’ordonner à ses hommes de ne pas répliquer, avant d’ajouter, avec un humour so british, que "cet avion est ami,… même s’il a une drôle de manière de le montrer" (1)
Et de fait, le Hampden, qui n’a toujours pas réalisé sa méprise, repasse à l’attaque, encadrant cette fois le Worcester d’un autre chapelet de bombes (!) qui, comme le premier, n’occasionne heureusement aucun dégât.
Sa soute à présent vide, et sa mission fort peu patriotique accomplie, le bimoteur s’en retourne alors vers sa base,... laissant les marins britanniques avec un goût amer dans la bouche et aussi l’impression que cette journée est décidément maudite…
À 15h17, alors que la visibilité ne cesse de décroître, l’opérateur radar du Campbell détecte enfin la flotte allemande
Distance : 15 kilomètres…
(1) cité par Robertson, op cit
1 commentaire:
Bizarre de trouver là un unique avion Hampden (et non pas une formation complète...)
Le Hampden était lui aussi en voie d'obsolescence: La spécification datait de 1932, le développement avait été retardé par le lobbying de Rolls Royce (c'était pire en France, avec SNECMA et Gnôme/Rhône, plus les non avionneurs bataillant autour des fabrications sous licences, malgré les efforts de Pierre Cot pour rationaliser et nationaliser les fabrications aéronautiques) le rototype volait en 1936 (mais les moteurs Bristol sans soupapes nécessitaient encore beaucoup de travail pour fiabiliser les fabrications de grande série, en raison des délicates "chemises louvoyantes " de ces moteurs sans soupapes qui nécessitaient un usinage ultra précis et des aciers ultra spéciaux).
La version dénommée Hereford avec des moteurs Rolls Royce était encore moins fiable (ils furent reconvertis en Hampdens ...bref le développement de cet avion à moitié réussi ne fut pas in long fleuve tranquille, et surtout l'appareil était avant tout conçu comme bombardier terrestre et non pas pour la lutte anti navires comme les bombardiers en piqué allemands, japonais ou américains (tant mieux pour le destroyer ...anglais visé par erreur)
L'appareil était un pas vers la modernité, par rapport aux avions entoilés sur chassis métallique , la facilité de fabrication en série (en sous traitance chez English Electric) avait été prise en compte mais à partir de fin 1941 -mi 42 c'était clairement un appareil dépassé, et comme vous l'avez noté , le fuselage était étroit et encombré (d'où le surnom de valise volante) l'équipage se marchait sur les pieds et la charge de bombes . Les anglais en avaient par la suite envoyé deux escadrilles en URSS pour harceler le Tirpitz et escorter le convoi PQ18 qui faisait suite au calamiteux PQ 7 (8 furent perdus en survolant la Norvège occupée), en allant des îles Shetland à la base de Vayenga.
Il s'avéra presque impossible de les ramener à leurs bases écossaises contre les vents d'ouest dominants ...et les avions furent "offerts" à l'aéronavale soviétique . Cadeau plus ou moins empoisonné , les pilotes russes (qui avaient surnommé l'aviation la "Balalaïka volante" vu son étrange fuselage) préférèrent revenir à des appareils russes dès mi 1943, avec l'épuisement des pièces détachées.
Publier un commentaire