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Les dommages subis par le Scharnhorst contraignirent Ciliax à se transborder sur un destroyer |
Et de fait, à 14h31, la chance, cette chance qui depuis le départ de Brest n’a jamais cessé de favoriser la formation allemande, semble enfin sur le point de tourner puisqu’une énorme explosion secoue soudainement le Scharnhorst : à l’embouchure de l’Escaut, celui-ci vient en effet de frapper une mine non répertoriée sur bâbord, à hauteur de la tourelle B !
La tourelle est maintenant bloquée en position, de même qu’une partie de l’artillerie secondaire et, par une déchirure dans la coque, le croiseur de bataille embarque plus de 1 200 tonnes d’eau, et se retrouve enfoncé de près d’un mètre par l’avant, avec une gîte d’un degré.
Le coup n’a toutefois rien de mortel, et ne compromettrait nullement la survie du navire s’il n’avait également fait sauter quantités de disjoncteurs, et provoqué une succession de pannes électriques entraînant à leur tour l’arrêt des turbines.
Après avoir un instant couru sur son erre, le Scharnhorst finit par s’immobiliser et n’est plus à présent qu’un canard de 35 000 tonnes stupidement posé sur l’eau et ballotté par la houle,... et donc à la merci du premier sous-marin, avion-torpilleur ou même MTB britannique qui se déciderait à l’attaquer !
Que faut-il faire à présent ? La mission de Ciliax - rappelons-le - est de rallier l’Allemagne le plus rapidement possible. Tout repose sur la vitesse, et il ne saurait être question pour les autres bâtiments de demeurer en compagnie du Scharnhorst sans courir le risque d’être eux-mêmes victimes d’une attaque !
Le reste de la formation n’a donc d’autre choix que de poursuivre sa route à pleine vitesse, et Ciliax d’autre choix que de se transborder avec son État-major sur le destroyer Z-29 qui, au terme d’une manoeuvre périlleuse, et en s’endommageant lui-même au passage, parvient à les arracher au croiseur de bataille avant de filer à toute vapeur vers le Nord pour rejoindre l’escadre, abandonnant le Scharnhorst à un sort désormais plus qu’incertain…
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