A 11h30, il y a maintenant près de quatorze heures que l’escadre allemande a quitté Brest et est occupée à tracer sa route dans La Manche sans avoir encore été attaquée ou même menacée par quoi que ce soit (!), et également trois bonnes heures que les chasseurs de couverture de la Luftwaffe se relaient sans discontinuer au-dessus de sa tête, sans avoir eux-mêmes encore été obligés de faire parler la poudre.
Le seul événement recensé jusqu’ici est la traversée d’un champ de mines, qui a temporairement contraint la flottille à réduire sa vitesse à une dizaine de noeuds, mais qui s’est terminée sans la moindre casse.
Jamais, même dans ses rêves les plus fous, l’amiral Ciliax n’aurait osé imaginer pareil scénario !
Mais sur la passerelle du Scharnhorst qui, minute par minute se rapproche de Douvres, unanimement considéré comme l’endroit le plus périlleux du trajet, le dit Ciliax est, paradoxalement, de plus en plus inquiet.
Impossible, se dit-il, que les Britanniques, après quatorze heures, ignorent encore sa présence en mer,… a fortiori dans des eaux aussi étroites et fréquentées que celles de La Manche !
Et si ces derniers ne sont pas encore passés à l’action, c’est qu’ils sont - forcément - trop occupés à mettre en place les ultimes pièces d’un piège aussi machiavélique que mortel, dans lequel lui-même, le croiseur de bataille, et tous les navires qui l’accompagnent, vont inévitablement tomber dans les minutes et peut-être même les secondes qui viennent !
Mais les secondes puis les minutes continuent de s’écouler sans que rien ne se passe…
… à quel jeu jouent donc les Britanniques ?
1 commentaire:
Quel suspens ! Je vous lit depuis des années et j'adore. Merci beaucoup
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