L'Admiral Scheer, à Narvik, en 1942 |
"Mais ils sont à Brest !", protesta Raeder. "Alors ramenez-les !", rétorqua Hitler. Une autre féroce dispute s'ensuivit, et au bout du compte, Hitler se calma suffisamment pour que Raeder se risque à mentionner une autre opération possible dans l'Atlantique : le cuirassé de poche Admiral Scheer avait en effet terminé son carénage et était prêt à reprendre la mer.
"J'ai l'intention d'envoyer le Scheer dans l'Atlantique. Maintenant que nous sommes en hiver, il pourra peut-être traverser le Détroit du Danemark à la faveur de l'obscurité. "Ai-je votre approbation, mon Führer ?"
«Non", explosa Hitler, désormais enragé. "L’Atlantique n’a pas d’importance, pas plus que l’océan Indien d’ailleurs. Il n’existe qu’une seule mer importante : ce sont les eaux côtières norvégiennes. La mer de Norvège est vitale. Le Scheer doit se rendre à Trondheim ou à Narvik. Choisissez ce qui est le mieux" (1)
Après de nouvelles discussions, Raeder eut la chance de maintenir son point sur la question des navires présents à Brest"" (2)
En cette fin de 1941, Raeder, donc, n’a pas encore renoncé à renvoyer les dits navires dans l’Atlantique.
Il faut dire qu’une raison toute simple l’incite à rejeter l’idée-même de leur éventuel retour en Allemagne, prélude obligatoire à tout redéploiement en Norvège…
(1) l’Admiral Scheer quittera finalement Swinemünde le 21 février 1942, afin de rejoindre le Tirpitz en Norvège
(1) Robertson, op cit, pages 32-33
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