Le Prinz Eugen, à Brest, en juin 1941 |
A l’automne, l’État-major de la Kriegsmarine a d’ailleurs envisagé cette dernière éventualité, mais en est très vite arrivé à la conclusion qu’une telle traversée, menée devant les yeux-mêmes des Britanniques, et à seulement quelques dizaines de km de leurs ports et, surtout, de leurs aérodromes, était tout bonnement impossible, et même carrément suicidaire.
Mais le paradoxe veut qu’au même moment, l’État-major de la Royal Navy, lui, soit arrivé à la conclusion que les Allemands, s’ils se décidaient finalement à renvoyer leurs trois navires en Allemagne, pourraient précisément choisir cette route plutôt que celle de l’Atlantique !
Pour y parer, ils ont aussitôt élaboré un complexe plan inter-armes, Fuller, réunissant tout à la fois la Royal Navy, la Fleet Air Army, la RAF, le Bomber Command, le Coastal Command et même l’Armée de Terre, et prévoyant l’emploi coordonné de destroyers et de vedettes lance-torpilles, de bombardiers, d’avions-torpilleurs et de chasseurs et, évidemment, de tous les canons de gros calibre des différentes batteries côtières
Mais l’ironie - une de ces étranges et merveilleuses ironies dont seule l’Histoire des guerres a le secret - veut qu’après avoir jugé cette hypothèse envisageable, et longuement réfléchi aux moyens d’y faire face, les Britanniques vont cesser d’y croire et au bout du compte se retrouver totalement pris au dépourvu, alors que les Allemands, qui n’ont cessé de la juger impossible, finiront au contraire par s’y rallier à contre-coeur, et uniquement sur ordre formel d’Hitler, et découvriront alors, à leur propre étonnement, qu’une fois encore l’intuition du Führer était la bonne, et qu’il avait une fois de plus eu raison contre ses meilleurs amiraux et généraux
Mais n’anticipons pas…
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