Le Tirpitz, dans le Faetenfjord de Trondheim, en 1942 |
De fait, lorsqu’il rencontre Hitler, le 17 septembre, pour lui parler de son projet de renvoyer les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen comme corsaires dans l’Atlantique, Raeder a la surprise de découvrir que le Führer a désormais de tout autres projets pour eux !
"Hitler l'interrompit et suggéra un plan différent. "L’Atlantique", annonça-t-il d’un ton péremptoire, "peut être laissé aux sous-marins. Vos cuirassés, toutes vos grandes unités, doivent être stationnés le long de la côte norvégienne ! Là, ils peuvent être d'une certaine utilité - il sourit devant son propre sarcasme - afin de protéger la Norvège contre une invasion. Quoi qu'il en soit, ils y seront plus à l'abri des attaques aériennes qu'à Brest, où trois d'entre eux semblent pris dans un joli pétrin. Que va-t-il leur arriver ?"
Patiemment, [Raeder] lui expliqua en détails les taux de pertes alliées en mer, la signification de ces pertes pour leur machine de guerre, et ses propres plans pour envoyer les grands navires attaquer aux confins de l'Atlantique, là où ces derniers croyaient leurs convois le plus en sécurité.
Hitler était apaisé pour le moment. Mais son obsession envers une invasion de la Norvège obligea cependant Raeder à envisager d'envoyer le Tirpitz à Trondheim"" (1)
Et effectivement, après diverses préparations et modifications liées à ce déploiement, le jumeau du défunt Bismarck va appareiller pour la Norvège le 14 janvier 1942, avant d’être ancré au fond du fjord de Trondheim deux jours plus tard.
Hitler, toutefois, n’est nullement décidé à en rester là…
(1) Terence Robertson, Channel Dash, the drama of twenty-four hours of war, pages 31-32
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