Raeder, à Brest, en 1941, inspectant l'équipage du Gneisemau |
Mais si les différentes mesures de camouflage et les moyens anti-aériens s’avèrent pour l’heure efficaces, on ne peut exclure, à la longue, la possibilité d’un coup heureux qui provoquerait de gros dommages à ces navires que l’on s’efforce, depuis plusieurs mois, de remettre en état afin de pouvoir les renvoyer dans l’Atlantique comme corsaires.
À l’été, alors que les réparations vont maintenant bon train et que, surtout, la guerre a été déclenchée à l’Est et se déroule encore à la satisfaction du Führer, l’amiral Raeder, qui a repris espoir, estime qu’il est à présent temps d’arracher à Hitler l’autorisation d’appareillage.
Le problème, c’est que Hitler a de tout autres plans pour ces navires !
Depuis 1939, le Führer est en effet hanté par la crainte de voir les Britanniques lui couper "la Route du Fer" en débarquant en Norvège. Au printemps 1940, rappelons-nous, il a lui-même décidé de prendre les devants, en envahissant précisément ce pays, mais la crainte n’a pas disparu pour autant,… et perdura encore bien après la réussite du débarquement allié en Normandie !
Pour y faire face, Hitler a donc décidé de renforcer ses défenses en Norvège, en y envoyant des troupes, des avions, des canons,… mais aussi les grands navires de la Kriegsmarine que Raeder voudrait quant à lui revoir dans l’Atlantique !
Et l’ironie veut que les Britanniques, qui n’ont pourtant aucune intention de prendre pieds en Norvège, se gardent bien de dissiper cette crainte,… trop heureux qu’ils sont de voir ainsi le Reich gaspiller inutilement ses ressources !
Et à cette crainte infondée, mais persistante, s’en ajoutera bientôt une autre : les premiers convois (1) que Churchill a décidé d’envoyer au secours (2) de son nouvel allié, Joseph Staline, des convois qui passent précisément au large des côtes norvégiennes, et des convois qui, au fil des mois, ne feront que monter en puissance, au point de finir par représenter une véritable menace pour les opérations militaires de la Wehrmacht en URSS…
(1) le premier de ces convois, Dervish, prendra la mer le 21 août 1941
(2) sur le sujet : Saviez-vous que… Froid comme l’Enfer
1 commentaire:
Bonjour et bravo pour le blog ;
Ce post évoque par son titre une des pires sottises qu'ait pu prononcer (mi avril 1940) l'ineffable politicien de centre-droit Paul Raynaud , alors Président du Conseil , dans un discours au sénat , au moment du débarquement franco-anglais à Narvik : "La route du fer est coupée" ...ben voyons, avec l'armée allemande qui s'apprêtait à déborder la ligne Maginot dans quelques petites semaines et à déferler sur la France comme un raz de marée...C'est le même qui avait précédemment dit "nous vaincrons car nous sommes les plus forts" (il n'avait pas précisé quand...)....t'as qu'à croire, avec l'armée de l'air équipée de chasseurs MS406 obsolètes, avec des tanks pas au point et surtout des généraux dont la pendule était restée bloquée en 1917...Il n'était pas idiot (économiste distingué ayant fait HEC) mais ces deux phrases malheureuses et le fait d'avoir fait la courte échelle à Pétain ont ruiné sa carrière politique nationale.
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