Halifax, bombardant les Scharnhorst et Gneisenau (à gauche de l'image) Brest, décembre 1941 |
Concrètement, et en attendant l’entrée en service opérationnel du cuirassé Tirpitz, la Kriegsmarine ne dispose à présent plus, dans les ports allemands, que des deux cuirassés de poche Lützow et Admiral Scheer, ainsi du croiseur lourd Admiral Hipper, et, à Brest, des deux croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, et du croiseur lourd Prinz Eugen, soit d’à peine six grands navires, par ailleurs endommagés à des degrés divers, ou alors victimes de différents problèmes mécaniques !
Peut-être pire encore : alors que la chute puis l’occupation de la France lui permettent désormais de disposer de ports offrant cet accès direct sur l’Atlantique qui a tellement manqué, lors de la 1ère G.M. à son aïeule, la Kaiserlische marine de l’Empereur Guillaume II, la Kriegsmarine est aujourd’hui incapable d’en profiter, faute non seulement de navires mais aussi, et peut-être surtout, de volonté.
Car en quelques semaines, malgré les multiples maux qui les accablent, les trois navires présents à Brest pourraient assurément être remis en état, et renvoyés dans l’Atlantique, mais après la perte du Bismarck, plus personne au sein de la Kriegsmarine, et pas même Raeder, n’éprouve la moindre envie de se relancer dans cette aventure, qui exigerait de toute manière l’accord formel du Führer, lequel aurait peu de chances d’acquiescer,... et a du reste toute son attention à présent tournée vers l’Est où, le 22 juin, ses armées ont pénétré en Union soviétique, à la totale stupéfaction de Joseph Staline, qui était jusque-là son allié
A Brest, navires et équipages sont donc condamnés à patienter,… mais en espérant que le Ciel, ou plutôt les bombes, ne leur tombent pas sur la tête…
1 commentaire:
Sans déflorer le sujet, il faut aussi préciser que les ports français ne vont pas être tant que celà un atout... Pour les sous marins , la construction d'abris bétonnés absolument cyclopéens va permettre de fonctionner quasi normalement (en particulier à Lorient où Dönitz a son QG pendant un certain temps, dans la villa "Ker-illion" avant d'aller s'installer à Paris dans les magnifiques "immeubles Walter" tout neufs , du plus pur style "Art - Déco" de luxe , Boulevard Suchet, dans les quartiers chics...nettement moins bombardés,) .
La Résistance française renseignera consciencieusement les britanniques concernant les mouvements de U boot et la construction des bunkers ...lesquels seront assez bêtes pour ne pas sauter sur l'occasion, pensant détruire à la fois les bunkers et les U boot une fois la construction achevée. En fait les bunkers s'avéreront trop coriaces, y compris pour les bombes Tall Boy , et le plan "B" du déplorable Arthur Harris (raser à triple zéro tout le vieux Lorient et le pittoresque quartier Recouvrance, celui des marins brestois, voir Prévert et Mac Orlan,) ne donnera absolument rien (à part les souffrances et les morts des civils français).
Pour les navires de surface , les anglais seront moins idiots : Le port civil de Saint Nazaire, avec les Chantiers de Penhoët (et dans une moindre mesure celui de Nantes, plus avant dans l'Estuaire avec les chantiers Dubigeon) sont ce qu'il y a de mieux en France question facilités d'entretien et de carénage des gros navires , surtout avec le bassin Joubert, presque neuf, qui peut accueillir des navires de plus de 300 m de long. L'opération de commandos "Chariot" en Mars 1942 (destruction de la porte-écluse du bassin Joubert avec un vieux destroyer bourré d'explosifs) rendra le port de Saint Nazaire beaucoup moins intéressant ...et mes allemands , pourtant spécialistes des travaux pharaoniques (l'Org Todt) ne tenteront même pas de la réparer...signe que le désarroi et le doute régnaient dans la marine de surface allemande dès cette date...et que Hitler a d'autres priorités dans les steppes de Russie.
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