Le Hood : un navire puissant mais insuffisamment blindé pour affronter le Bismarck... |
Bien conscients des réticences du chef suprême du Troisième Reich, Raeder et les hauts responsables de la Kriegsmarine se gardent donc bien de lui révéler les détails - et les risques ! - d’une opération qu’ils sont toujours aussi résolus à lancer bien qu’elle ne repose plus à présent que sur les seuls navires disponibles (1), à savoir les Bismarck et Prinz Eugen
Sur le principe, la Kriegsmarine a donc assigné un rôle bien précis - bien que fort théorique - à chacun des deux navires qui, toujours en théorie, doivent se glisser dans l’Atlantique sans être repérés.
Reste qu’avant de rallier l'Atlantique, il faut d'abord quitter la Baltique, puis la Mer du Nord, le tout en longeant les côtes norvégiennes sur plusieurs centaines de kilomètres, où la présence de deux navires de guerre de cette taille a en vérité peu de chances de passer longtemps inaperçue !
De fait, dès l'après-midi du 20 mai, les Bismarck et Prinz Eugen sont repérés, et identifiés, par le petit croiseur suédois Gotland, et cette information se trouve bientôt communiquée à l’attaché militaire britannique à Stockholm, et à travers lui à toute la Royal Navy !
Plus question de compter sur un quelconque effet de surprise, et de fait, à l’aube du 24 mai, par le travers du Détroit du Danemark, la bataille s’engage entre les deux navires allemands, le vieux croiseur de bataille Hood, qui date de 1920, et le cuirassé Prince of Wales, mis en service à peine quatre mois plus tôt.
Un trop vieux et un trop jeune…
(1) rentrés de l’Atlantique en février et mars 1941, l’Admiral Hipper et l’Admiral Scheer se trouvaient alors en Allemagne pour carénage et remise à niveau, de même que le Lützow, qui sortait à peine de réparations suite à ses dommages contractés en Norvège l’année précédente.
1 commentaire:
Le Prince of Wales, était tellement "jeune" qu'il avait encore des maladies infantiles, notamment dans ses systèmes électriques (qui d'ailleurs étaient insuffisamment protégés et divisés tant mécaniquement qu'électriquement, ce qui contribuera à causer la perte du navire au large de Singapour)...Il avait fallu l'envoyer au combat avec à bord des ouvriers et techniciens du chantier qui tentaient de finir de fiabiliser l'installation électrique (entre autres)...des civils qui allaient se retrouver au premières loges dans une "explication" à coups de gros canons entre militaires.
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