lundi 30 décembre 2024

8150 - la menace aérienne

Le Gneisenau, en cale sèche à Brest...

… au final, et bien que prévue comme une deuxième Opération Berlin largement majorée, Rheinübung ne va donc elle aussi mettre en œuvre que deux bâtiments !

A 45 000 tonnes et 8 canons de 380mm, et 16 000 tonnes et 8 canons de 203mm, le Bismarck et le Prinz Eugen sont certes respectivement les plus puissants cuirassé et croiseur d'Europe, mais il faut tout de même énormément d’optimisme, pour ne pas dire d’aveuglement, pour s’imaginer que ces deux navires pourront à eux seuls se jouer de tous ceux que la Royal Navy ne manquera pas de rassembler et de lancer contre eux !

Dit autrement, le risque de fiasco, et même de désastre, est considérable, et en vérité difficilement compréhensible venant d’une Kriegsmarine qui, comme nous l’avons vu, est déjà cruellement à court de moyens !

A l’évidence, le but premier de Rheinübung est donc bel et bien plus politique que militaire : à l’aube de l’invasion de l’URSS, il s’agit de convaincre Hitler de maintenir son soutien à une flotte de surface à laquelle il ne croit plus depuis longtemps

A l’amiral Lütjens qui, au retour de l’Opération Berlin, lui en vantait les résultats ainsi que sa profonde conviction de faire encore mieux avec le Bismarck "qu’aucun cuirassé anglais ne pouvait espérer vaincre" (sic), le Führer, nullement impressionné, s’est d’ailleurs empressé de lui faire remarquer le danger représenté par les porte-avions britanniques et leurs avions-torpilleurs qui, quelques mois plus tôt, à Tarente, ont réussi à mettre le corps de bataille italien hors de combat.

Et Lütjens n’a hélas eu d’autre choix que d’admettre que ceux-ci constituaient effectivement une "menace"…

… il n’a encore rien vu

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