A cette pure logique militaire s’ajoute cependant des considérations que l’on pourrait qualifier de "politiques », car Raeder est aussi parfaitement au courant du fait qu’Hitler se propose d’envahir l’URSS - le "grand-oeuvre" de sa vie - au début du printemps (2)
Or la Kriegsmarine ne peut évidemment jouer le moindre rôle dans cette immense offensive purement terrestre, et Raeder, qui se rappelle le "cas polonais", lorsque le Führer, dès les premiers jours de l’invasion de la Pologne, avait décrété l’arrêt immédiat de toutes les nouvelles constructions de grands navires de guerre, craint par dessus-tout de voir ses navires existants faire une fois de plus les frais de cette nouvelle campagne.
Pour lui, la meilleure manière d’éviter de nouvelles coupures dans les budgets et les moyens consacrés à sa flotte de surface est encore de se présenter avec l’équivalent d’un "beau bulletin de notes" AVANT l’invasion de l’URSS, d’où l’absolue nécessité pour les grands navires de se relancer de toute urgence dans la Bataille de l’Atlantique,... et de faire fi des objections de l’amiral Lütjens qui réclame au contraire un report de Rheinübung jusqu’en juillet, soit le temps nécessaire pour pouvoir également disposer du Tirpitz…
Prévue comme sortie massive, Rheinübung se voit donc privée avant-même son lancement d’un de ses principaux atouts.
Et ce n’est pas fini…
1) à l’automne 1940, profitant de la Chute de la France, les Japonais avaient commencé à installer des bases militaires en Indochine
(2) prévue pour le 15 mai, l’Invasion de l’URSS (Opération Barbarossa) dut être repoussée au 22 juin en raison du mauvais temps mais aussi de la nécessité d’intervenir préalablement en Grèce afin de soutenir l’armée italienne menacée de déroute.
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