Wonder Stories, ou le "tout aérien tel qu'on le concevait à la fin des années 1920 |
Pour les matérialiser, il aurait fallu disposer de matériaux incroyablement exotiques, d’alliages encore inédits, de moteurs véritablement surpuissants, soit d’autant de merveilles qui n’existaient encore les unes et les autres que dans les rêves les plus fous des ingénieurs.
Et il aurait fallu, surtout, leur allouer, et pour de fort nombreuses années, d’énormes moyens financiers à vrai dire impossibles à réunir en Temps de Paix, sauf peut-être en leur sacrifiant l’intégralité des (maigres) budgets déjà dévolus à l’Armée de Terre et à la Marine, lesquelles, on s’en doute, n’auraient certes pas accepté de se voir ainsi immolées sur l’autel du tout-aérien !
Au déclenchement de la 2ème G.M., en septembre 1939, ce n’était donc pas un fossé mais bien un immense gouffre qui séparait les croiseurs aériens de papier des véritables bombardiers alignés par chaque belligérant.
Massivement bi- et parfois tri-moteurs, les appareils alors en service n’étaient en effet, et au mieux, que des bombardiers tactiques (très) moyens, assurément plus faciles à fabriquer, moins coûteux et sans doute plus polyvalents que de vrais bombardiers stratégiques, mais bien trop limités en capacité d’emport comme en rayon d’action pour être capables de porter le fer loin en territoire ennemi et y délivrer une charge utile conséquente, et de toute manière trop peu nombreux pour espérer emporter la décision à eux seuls dans quelque guerre que ce soit...
(1) le premier usage officiel du terme « science-fiction » date de 1926 et est attribué à Hugo Gernsback, romancier et éditeur du magasine Wonder Stories
1 commentaire:
Bonjour! Le décalage entre science fiction et réalité (Le Nautilus de Jules Verne et les premiers sous-marins pratiques de la guerre de 14 rendus possibles par le moteur de l'ingénieur Diesel, qui aura une triste fin, les "Cuirassés de Terre" de HG Wells bien plus grandioses et efficaces que les premiers chars Saint Chamond ou Schneider) est là encore bien visible.....Mais le grand public y croyait...et même certains prophètes militaires (comme par exemple le"capitaine Danrit", à la ville capitaine Driant, le gendre du calamiteux Général Boulanger qui tenta de renverser la 3° République).
Après la guerre de 14 çà n'a fait que croître et embellir surtout que comme les ricains ne font rien à moitié , leurs rêves délires de Science Fiction ne font pas dans la demi-mesure.
Hugo Gernsback, éditeur de génie était un auteur de SF de très modeste envergure (quand Jacques Sadoul a publié une anthologie des nouvelles parues dans "Wonder Stories"il s'est cru obligé d'en incorporer une de la main du Big Boss...en précisant qu'il le faisait "à titre d'hommage" et que "sa première qualité était d'être courte", une litote, elle est en fait en dessous de tout). Là encore les visions délirantes d'iles flottantes dans l'Atlantique servant d'aérodromes-relais (il y a eu des essais pour les créer), de plateformes volantes, d'avions à décollage vertical avec ailes remplacées par des rotors de flettner, ou de gigantesques paquebots volants extrapolés des hydravions italiens Savoia Marchetti (le Dessinateur futuriste Norman Bel Geddes)...ont brouillé la frontière entre le rêve et la réalité technique.
Curieusement la Science fiction n'avait guère prévu la bombe atomique (trop compliqué à faire comprendre au lecteur Lambda, surtout avec la réputation de farfelu et de "Picasso de la Physique" d'Einstein), il n'y a guère que le très remarquable auteur tchèque Karel Capek (créateur du mot "robot") qui l'avait pressenti dans deux nouvelles (La fabrique d'Absolu -qui prend la chose un peu à la blague- et Krakatit , nettement plus sombre)
Publier un commentaire