jeudi 14 novembre 2024

8104 - ... aux véritables bombardiers

Le B-17B, précurseur - beaucoup plus élancé - de ceux appelés à combattre en Europe...

... en septembre 1939, à Varsovie, puis en mai 1940, à Rotterdam, les bombardements opérés par les bimoteurs tactiques de la Luftwaffe entraînèrent toutefois immédiatement, et comme l’avait prévu Douhet, les capitulations polonaises et hollandaises, mais, dans les deux cas, celles-ci avaient de toute manière été précédées d’un tel effondrement de la situation militaire sur le terrain qu’elles étaient dores et déjà acquises, bombardements ou pas.

Peu de temps après, et pour la même raison, la Chute de la France fut quant à elle obtenue sans qu’il soit même nécessaire de bombarder Paris ou une autre grande ville française.

En Pologne, en Hollande, en Belgique, et finalement en France, les bombardiers de la Luftwaffe contribuèrent certes largement à la victoire allemande, mais dans un rôle purement tactique et donc nullement prévu par Douhet.

Peu de temps après, lors du Blitz sur Londres et d’autres grandes villes du Sud de l’Angleterre, les dits bombardiers avouèrent en revanche leurs limites, en s’avérant non seulement incapables de contraindre la Grande-Bretagne à la reddition, mais en subissant eux-mêmes des pertes telles qu’elles contraignirent finalement Hitler à jeter l’éponge sous peine de ne plus disposer d’un seul appareil pour la nouvelle offensive qu’il se promettait depuis longtemps de lancer contre l’URSS, une offensive lors de laquelle les bombardiers ne jouèrent à nouveau, et du début jusqu’à la fin, qu’un rôle purement tactique.

Renvoyés sur leur île après Dunkerque, et rendus bien incapables de reprendre pied sur le Continent avant longtemps, les Britanniques répliquèrent tout naturellement aux bombardements de leurs villes en s’en prenant à leur tour aux villes allemandes situées à portée de leurs propres appareils, lesquels, parce qu’ils n’étaient ni plus nombreux ni plus puissants que les appareils allemands, échouèrent pour la même raison, et subirent eux aussi des pertes intolérables.

Pour les partisans de Douhet, cet incontestable échec du tout aérien ne condamnait cependant pas la théorie : avec davantage de bombardiers et, surtout, de bien plus gros bombardiers, comme ceux que Britanniques et Américains développaient tant bien que mal depuis la fin des années 1930, et qui étaient sur le point d’entrer en service, on pourrait bel et bien, assuraient-ils, anéantir les usines et les villes de l’adversaire, et ainsi précipiter la fin des hostilités...

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