lundi 28 octobre 2024

8087 - les "droits historiques"...

L'Armée rouge en Mandchourie : une victoire facile sur un adversaire totalement démuni
... car dans dans un style qui ne manquera pas d’évoquer bien des choses au lecteur contemporain contemplant la crise ukrainienne de 2022, l’historiographie officielle soviétique soulignera ainsi que "Les objectifs de l'Union soviétique (…) étaient (…) la sécurisation de ses propres frontières extrême-orientales, qui avaient été menacées à maintes reprises par le Japon; l'accomplissement de ses obligations envers ses alliés; (…) de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui continuait d’infliger des souffrances incalculables au peuple; le désir d'aider les travailleurs est-asiatiques dans leur lutte de libération; et la restauration des droits historiques de l'URSS sur le territoire que le Japon avait précédemment saisi à la Russie" (1)

De ces différentes affirmations, seule la dernière est raisonnablement exacte puisque, toute question de "droits historiques" mise à part, la Russie communiste entend bel et bien récupérer tous les territoires perdus par la Russie tsariste lors de la Guerre russo-japonaise de 1905,... et même bien davantage !

Et comment les soldats nippons pourraient-ils s’y opposer, sans la moindre fortification semblable à celles que l'on trouve sur les îles du Pacifique, et non seulement confrontés à des adversaires plus aguerris, plus nombreux, et disposant d’innombrables avions, mais surtout de tanks que rien ne semble pouvoir arrêter !

Sur le papier, les troupes japonaises de Mandchourie comptent pourtant près d’un million d’hommes, mais ces derniers sont tout sauf des combattants d’élite, et manquent désespérément de tout, et en particulier de moyens antichars, au point d’en être réduits à des expédients aussi atroces que parfaitement inefficaces.

"Le 10 août, un pitoyable message d'un commandant local japonais local expliqua comment la centaine d'hommes de son unité de kamikazes avait tenté de stopper une colonne blindée soviétique :"Chaque homme de la 1ère compagnie du bataillon s'est équipé d'une charge explosive et s'est précipité sur l'ennemi. Cependant, bien que des dégâts mineurs aient été infligés, les charges - de sept à seize livres - n'étaient pas assez puissantes pour arrêter les chars"" (2)

(1) et (2) Hastings, op cit

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bravo pour le blog .
Amusant ce tableau très académique (voire même "pompier") à la gloire de l'Armée Rouge...
L'armée soviétique avait des côtés très avant-gardistes (doctrine de combat, jeunesse des généraux, bataillons féminins engagés au combat, et dans certains domaines , technologie d'avant-garde) mais il y avait aussi des survivances du XIX° siècle (voire du XVIII° ) comme la présence de peintres et même de poètes chargés de chanter les hauts faits militaires (Ilya Ehrenbourg était dans ce cas lors de la prise de Berlin) ....

Survivance de l'époque tzariste (le peintre Aïvazowski (connu pour ses éclairages à la Turner annonçant l'impressionnisme) accompagnait la flotte du tzar durant les guerres contre les turcs et son collègue plus jeune (et plus académique) Vassili Verechtaguine fit son trou dans l'eau à Port Arthur en 1905 en compagnie d'un millier de marins et de l'amiral Makaroff lorsque le cuirassé Pétropavolsk sauta sur une mine japonaise .
Edouard Manet, lui , avait prudemment embarqué sur le cotre pilote de Cherbourg qui se tenait à distance respectueuse dans les eaux territoriales pour suive (de loin) le combat des sudistes de L'Alabama contre les nordistes du Kearsage lors de la Guerre de Sécession américaine.