mercredi 23 octobre 2024

8082 - "Mon souhait est de prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à la guerre dès que possible".

Survivante d'Hiroshima. Le motif du kimono qu'elle portait ce jour-là s'est imprimé dans sa peau, 15 août 1945
… et bien non, ce n'est pas encore pour tout de suite !

Car loin de pousser, comme on aurait pourtant pu l'imaginer, les responsables japonais à la reddition "sans condition", les nouvelles en provenance d’Hiroshima semblent au contraire les inciter… à se montrer plus inflexibles encore !

"L’Empereur et le Premier ministre n'apprirent le bombardement qu'au bout de quelques heures. Les premiers rapports faisaient état de "la destruction complète d'Hiroshima et de dégâts indescriptibles infligés par une bombe d'une efficacité inhabituellement élevée".

Un officier supérieur au moins devina immédiatement qu'il s'agissait d'un engin atomique, comme cela fut bientôt confirmé par l’interception des émissions de radio américaines. D’autres commandants de l'armée demeuraient néanmoins sceptiques et ne voyaient dans ces nouvelles rien pour adoucir leur implacable opposition à la reddition.

Le général Anami, Ministre de la Guerre, reconnut en privé qu'il s'agissait d'une attaque nucléaire et envoya une équipe d'enquêteurs à Hiroshima. Il réclama toutefois que le gouvernement ne prenne aucune mesure avant d'avoir entendu son rapport, qui ne serait pas disponible avant deux jours.

(…) Le Ministre des Affaires étrangères Togo envoya un message à l'ambassadeur Sato à Moscou, pour réclamer des éclaircissements urgents quant à l'attitude soviétique. Togo se rendit ensuite au palais impérial le matin du 8 août. Hirohito lui déclara que, vu ces nouvelles circonstances, "Mon souhait est de prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à la guerre dès que possible".

Togo fut invité à transmettre ce message au Premier ministre Suzuki. Mais même en cet instant, l'Empereur demeurait vague sur ces intentions. Il n’était certainement pas disposé à endosser l'acceptation immédiate des conditions de Potsdam" (1)

(1) Hastings, op cit

2 commentaires:

Anonyme a dit...

"Survivante d'Hiroshima"...oui et non , on peut se poser la question de "survivante"...pour combien de temps ???, car après les atroces brûlures et les très dangereuses radiodermites, le cancer ne tarde pas à se développer...et il est accompagné par les malformations génétiques des enfants à naître.. A ce niveau d'exposition les séquelles les plus atroces sont plus que probables

Anonyme a dit...

Désigner un « responsable » aux bombardements atomiques est difficile. D’abord, il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Ensuite, qui accuser … celui qui a donné l’ordre d’utiliser la bombe, ou ceux qui l’ont conçue ou fabriquée ? On pourrait tout aussi bien incriminer celui qui a inventé l’avion ou le moteur à explosion … Sans ces deux objets, pas d’Hiroshima !
Peut-être que ces bombardements n’auraient pas été effectués si le Japon n’avait pas conduit la guerre d’une manière aussi jusqu’au-boutiste et avait accepté plus tôt de se rendre. Là encore, avec une capitulation en temps voulu, pas d’Hiroshima !