dimanche 22 septembre 2024

8051 - d’inquiétants signes de faiblesse

Le B-29, et son nez reconnaissable entre mille...
... mais avant de dresser le bilan final de cette Grande Illusion, il faut toutefois nous en retourner au préalable dans le Pacifique,... où celle-ci n’en est encore qu’à ses balbutiements !

Pour que leurs gros Boeing B-29 puissent enfin exprimer leur plein potentiel contre le Japon et - refrain désormais connu ! - éventuellement contraindre les Japonais à la reddition, et ainsi gagner la guerre, les Américains - rappelons-nous - avaient impérativement besoin de terrains d’Aviation plus proches du Japon que ceux qu’ils possédaient déjà en Inde ou en Chine.

En pratique, cela passait inévitablement par la reconquête des îles Mariannes, et en particulier par celles de Saïpan, Tinian et Guam, qui après de furieux et sanglants combats (1) sont respectivement tombées les 09 juillet, 01 août et 10 août 1944.

Le temps d’y faire le ménage, d’y construire les pistes et toutes les infrastructures nécessaires, puis d’y faire venir les avions, les équipages, les rampants et aussi et surtout l’invraisemblable impedimenta sans lequel aucun soldat, marin ou aviateur américain ne pourrait survivre et encore moins opérer et, fin 1944, Curtis LeMay, qui comme nous l’avons vu a été nommé à la tête du 21ème Bomber Command après un bref séjour au sein du 20ème en Chine, et d’un bien plus long au sein de la 8ème Air Force en Europe, a enfin disposé de bases opérationnelles qui auraient été idéales si les B-29 et leurs équipages n’avaient, de leur côté, continué à montrer d’inquiétants signes de faiblesse !

"Au cours de l'hiver 1944, seuls 2% des appareils avaient largué leurs bombes à moins de mille pieds des objectifs visés. Les équipages affrontaient quatre handicaps : l'inexpérience et une formation inadéquate; les défaillances mécaniques incessantes sur les appareils engagés; les contraintes au décollage, qui excédaient la masse totale de 132 000 livres recommandée par le fabricant; et enfin, et plus grave encore, la persistance, à haute altitude et au-dessus du Japon, de vents contraires sans précédent, dits "courant-jets", qui dépassaient la centaine de nœuds et bouleversaient toutes les estimations des plans de vols et des besoins en carburant" (2)

(1) sur la reconquête de ces îles : Saviez-vous que... Némésis
(2) Hastings, op cit


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