 |
| Les ruines de Potsdam, en 1945 |
Mais si Churchill se soucie à présent de l’Avenir de l’Allemagne et de la place qu’il laissera lui-même à la postérité, ce genre de considérations n’émeut nullement Arthur Harris, qui considère au contraire que "les actes de Terreur et de destructions gratuites" dépeints par le Premier Ministre constituent rien moins qu’une "insulte à la fois à la politique de bombardement du Ministère de l’Air et à la manière dont le Bomber Command l’a exécutée".
La destruction des villes allemandes, poursuit alors Harris a "fatalement affaibli l'ennemi, et c'est seulement elle qui a permis aux armées de traverser l'Allemagne aussi facilement".
Enfin, conclut-il, "À moins qu’il ne soit clairement démontré que les bombardements ne raccourciront pas la guerre ni ne sauveront de vies alliées, ceux-ci doivent se poursuivre !"
Et de fait, quelques jours plus tard, Harris de proposer un nouveau raid, cette fois sur Potsdam.
"La ville de Frédéric-le-Grand et l’écrin de certaines des plus belles architectures d'Allemagne étaient demeurés largement intacts depuis le début de la guerre. Selon le plan de Harris, les bombardements détruiraient les installations ferroviaires et les casernes militaires de la ville.
[le Maréchal de l’Air] Tedder objecta que cela ne servirait pas à grand-chose, que celles-ci n’étaient pas assez importantes pour justifier ne serait-ce qu’un raid de précision, et que, de plus le Haut-Commandement soviétique, qui se rapprochait de Berlin, pourrait avoir un avis sur la question. Tedder dit alors à Harris de régler le problème avec le chef d'état-major de la Force aérienne.
(...) Deux nuits plus tard, sans consulter Portal, le Bomber Command bombarda le centre de Potsdam. Près de deux mille tonnes de bombes rasèrent le vieux centre-ville et tuèrent jusqu’à cinq mille personnes » (1)
(1) Ibid, page 349
Aucun commentaire:
Publier un commentaire