mercredi 18 septembre 2024

8047 - l'apogée

Dortmund, à la fin de la guerre...
... et alors qu’à Würzburg, chacun s’efforce de sortir les cadavres puis de trouver un moyen de s’en débarrasser, Harris continue non seulement de frapper encore et encore les villes  allemandes, mais de les frapper de surcroit avec toujours davantage de bombes !

Comme s’il voulait s’assurer de liquider tout le stock avant la fermeture définitive de son entreprise pour cause de capitulation allemande...

"En mars 1945, le mois de la destruction de Würzburg, Harris largua soixante-sept mille tonnes de bombes sur l’Allemagne. Il s’agissait du tonnage mensuel le plus important jamais largué sur le pays, et à peine inférieur au total largué entre 1939 et 1941.

Toutes les villes énumérées dans l’appel de Harris à Portal du 01 novembre avaient été lourdement bombardées et complètement détruites. Au cours des dernières semaines de la guerre, Harris retourna dans la Ruhr. Essen fut bombardée une dernière fois et, le 12 mars, onze cents bombardiers de la RAF lâchèrent cinq mille tonnes de bombes sur Dortmund, effaçant de la carte ce qui restait de cette ville.

Au cours de la même période, la 8ème Air Force largua pour sa part 40% de ses bombes sur des cibles ferroviaires, 13% sur des cibles pétrolières, et le reste sur la production d’avions, de véhicules, de chars et de sous-marins.

La 15ème Air Force largua quant à elle 60% de ses bombes sur les gares de triage et 25% sur le pétrole.

Mars 1945 marqua l’apogée de l’offensive de bombardement" (1)


(1) ibid, pp 345-346

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! bravo pour ce blog...les anglais avaient encore des gros stocks de bombes et d'explosifs à liquider après guerre, l'opération de destruction d'Heligoland en témoigne. L'initiative venait des marins de la Royal Navy mais les explosifs venaient aussi des autres armes.
La machine de guerre tournait à plein régime et même si pas mal de crânes d'oeuf planchaient déjà sur l' Après Guerre (Par exemple le Comité Brabazon, chargé de planifier l'aviation civile...qui s'est d'ailleurs magistralement loupé , avec le Bristol Brabazon, un éléphant blanc et le D.H. Comet, trop en avance sur son temps)
La machine emballée ne stoppait pas aussi facilement que celà...et les reconversions de matériels de guerre à l'usage civil étaient tout sauf évidentes...sauf pour les autos 4X4 , les motos et les camionnettes.

Il y a eu des fuselages de planeurs Horsa reconvertis en caravanes , logements d'urgence et abris de jardin, des parachutes transformés en jupes et corsage par des petites couturières coquettes...et même en voiles de bateaux jouets , des chars transformés en engins de chantier (comme à la guerre de 14 ou beaucoup de Renault FT 17 ont été transformés en tracteurs).

Les moteurs Hors bord Evinrude et British seagull prévus en cas d'échec du débarquement d'Arromanches et enterrés sous le sable des plages dans des étuis de toile cirée graissée ont été "libérés" par les pêcheurs normands (chez qui sommeille une vieille âme de pirate viking), les tôles marston à trou trous des aéroports corses ont fini en râteliers à bouteilles et en enclos à cochons...et les corvettes Flower ont souvent été reconverties en petits cargos...mais même ainsi un froid comptable dirait que le passage de la guerre à la paix s'accompagnait d'un gâchis économique monstrueux...le dernier chapitre du bouquin de RV Jones est d'ailleurs intitulé d'une référence latine : Casques devenus casseroles et épées devenues socs de charrue...