vendredi 13 septembre 2024

8042 - Clarion

La gare de Wörgl (Autriche) après une attaque aérienne. Notez les cratères de bombes
... conséquence inéluctable de l’affaiblissement de la Luftwaffe et de la faillite de ses "armes-miracles", le taux de pertes de la 8ème Air Force, qui rappelons-nous avait dépassé les 20% lors du second raid sur Schweinfurt, en octobre 1943, a été réduit au moins par dix, et est donc devenu très supportable.

Mais paradoxalement, alors que les interceptions par des appareils allemands sont devenues fort rares et de plus en plus inefficaces, et que la Flak, elle-même à court d’obus, est de plus en plus réduite au silence, les équipages des bombardiers américains sont de plus en plus inquiets,... et de plus en plus désireux d’en finir au plus vite !

Parce que chacun à leur bord sait que la victoire est désormais acquise, plus personne n’accepte qu’elle puisse être retardée, même de quelques jours,... et encore moins de de se retrouver dans la tragique situation du pauvre type qui se fait tuer dans les ultimes secondes de la guerre !

Alors, du haut en bas de l’échelle de commandement, tout le monde ou presque est désormais prêt à accepter des consignes et des comportements qui paraissaient jusque-là inconcevables, et à recourir à une violence à laquelle on s’était toujours refusé, du moins officiellement,... comme le mitraillage systématique à basse altitude, dans le cadre d'une nouvelle campagne - Clarion - anglo-américaine

L’Opération Clarion prévoit en effet une "attaque coordonnée par toutes les forces aériennes américaines disponibles", y compris donc les bombardiers légers et moyens, sur des "cibles non défendues ou légèrement défendues", à savoir des petites villes ou de simples villages, "par tous les moyens disponibles, en utilisant des bombes, des mitrailleuses et du Napalm lorsque cela est justifié", et ce dans l’espoir que "des attaques répétées utilisant toutes les forces disponibles aboutissent à des désertions massives du travail".

Autrement dit, et alors que cinq années de bombardements sur le Reich ont démontré le contraire, on en est encore à croire qu’une opération de bombardement supplémentaire "ferait ressortir les effets de la guerre sur l’industrie et la population allemandes comme aucune autre méthode ne pourrait le faire", les poussant peut-être "au bord du gouffre" (sic)

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