dimanche 1 septembre 2024

8030 - Même les bombes peuvent parfois rendre Justice aux Hommes...

Roland Freisler, Bourreau de son Maître, principale victime du bombardement du 03 février 1945
... "plus de cent mille personnes se retrouvèrent sans abri et au moins trois mille civils (probablement beaucoup plus, car la ville regorgeait de millions de réfugiés) furent tués, ce qui représentait le bilan le plus élevé pour un raid sur la capitale.

Deux semaines après le raid, le 17 février, la radio allemande annonça que la Wehrmacht décernait l'Ordre de la Plume blanche à Spaatz pour sa "lâcheté exceptionnelle" en déposant un "tapis de bombes" sur une ville "peuplée de centaines de milliers de réfugiés, principalement des femmes et des enfants". 

"La seule récompense que les nazis accordèrent [en revanche] à ces femmes et à ces enfants fut davantage de souffrance : "Les masses sans abri", déclara Goebbels, "doivent partager tout nouveau désastre qui pourrait s'abattre sur la capitale !"". (1)

Mais par une de ces étranges et merveilleuses ironies dont seule l’Histoire est coutumière, le seul véritable nazi tué lors de ce raid n’est autre que l’impitoyable et fanatique Roland Freisler, le juge pénal le plus connu et le plus redouté du Troisième Reich, et, surtout, le président du Volksgerichtshof, le "Tribunal du Peuple", soit la plus haute cour du régime pour les crimes politiques.

Freisler qui, en janvier 1942, avait participé sans broncher à la Conférence de Wannsee sur la "Solution finale au problème juif", et prononcé d’innombrables condamnations à mort, dont celles des étudiants Hans et Sophie Scholl, membres de la "Rose Blanche", en février 1943, et également celles de nombreux responsables de l’Attentat raté du 20 juillet 1944 contre Hitler, Freisler, véritable bourreau de son Führer a en effet été tué par une bombe américaine qui s’est abattue sur son tribunal peu après 11h00.

Même les bombes peuvent parfois rendre Justice aux Hommes...
 

(1) ibid, page 319

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