mardi 23 juillet 2024

7990 - une arme perfide et lâche

Ruines d'un immeuble après l'explosion de l'avant-dernier V2 de la guerre, 27 mars 1945
... du point de vue militaire, et à l’heure où, en Normandie, le Reich joue rien moins que sa survie, ces nouvelles "armes miracles" qui, du fait de leur imprécision, ne peuvent frapper que des grandes villes, n’offrent de toute manière aucun intérêt.

Contrairement aux renforts de de fantassins, de Panzers ou d’avions, les V1 et V2 ne soulagent en effet les soldats allemands du poids d'aucun navire, d'aucun tank, ni d'aucun soldat allié.

Tout au plus l'interception des V1 mobilise-t-elle quelques centaines d'artilleurs et de canons de DCA, ainsi que quelques dizaines de pilotes et d'avions de chasse, que les dits Alliés pourraient éventuellement utiliser en Normandie,... s'ils n'en avaient déjà bien plus que réellement nécessaire.

Et c’est encore pire avec les V2 qui, parce qu'ils volent à plusieurs fois la vitesse du son, se révèlent tout simplement impossibles à intercepter, et, en conséquence,... ne mobilisent donc aucune défense ni aucun soldat britannique ou américain !

Mais parce qu'ils sont pris pour cibles, les Britanniques, civils ou militaires, s'en irritent néanmoins. Pour eux, "C'était une arme perfide et lâche parce que ce moyen de destruction agissait sans le moindre combat. Il n'y avait à bord aucun pilote pour risquer sa vie" (1)

En juillet, l'exaspération de Churchill face à ces engins est même telle qu'il se reprend à envisager l'utilisation des gaz de combat,... dont il avait par ailleurs - rappelons-nous - été un chaud partisan lors des révoltes irakiennes de 1919.

"Churchill était prêt, en réponse, à intimider l'ennemi au moyen d'attaques au gaz de grande envergure si une telle politique assurait la victoire. Des officiers supérieurs de l'armée de l'air, même Portal, préconisèrent la modération. "Ces satanées fusées idiotes", comme les nommait Harris, provoquaient moins de dégâts qu'une seule mission du Bomber Command contre n'importe quelle ville allemande. Churchill ne se laissa pas démonter, quelques escadrilles s'entraînaient déjà prudemment à opérer avec du gaz. Le maréchal de l'air Tedder, fit valoir ses objections (...) il ne voyait pas l'avantage qu'il y aurait à employer les gaz peu de temps avant l'entrée des armées alliées en territoire allemand" (2)

(1) et (2) ibid, page 119

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