mercredi 17 juillet 2024

7984 - "les préparatifs qui avaient été si soigneusement programmés se révélèrent inutiles"

B-26, survolant Utah Beach, 06 juin 1944
... et parce qu’elle n’a jamais pu, ni même réellement voulu, développer sa composante transport, la Luftwaffe se retrouve fort démunie dès l'annonce du Débarquement.

Les pilotes peuvent certes utiliser leur chasseur ou leur bombardier pour voler de Scandinavie ou de Russie jusqu'en Normandie, mais pour que les dits avions puissent être mis en œuvre une fois arrivés sur place, la présence de mécaniciens, d'armuriers, mais aussi de magasiniers ou d'artilleurs de la Flak est indispensable !

Lorsqu'ils parviennent finalement, au prix de lourdes pertes, à rallier les terrains de campagne prévus en cas de débarquement, les pilotes n’ont dès lors pas d’autre choix que d'attendre l'arrivée des rampants, des munitions, des pièces de rechange et, bien entendu, du précieux carburant qui, faute d'avions de transport en suffisance, doivent tous être acheminé par camions ou par trains, ce qui prend des jours, parfois des semaines, vu que l’Aviation alliée qui, bien avant le débarquement proprement dit, a déjà bombardé toutes les routes, ponts et voies de chemin de fer menant au littoral, redouble à présent d'activités, et attaque impitoyablement, au canon, à la bombe ou à la roquette, tout ce qu’elle voit bouger à des kilomètres à la ronde !

"Quand l'invasion se produisit, écrira le général Galland, les préparatifs qui avaient été si soigneusement programmés se révélèrent inutiles. (...) La plupart des aérodromes aménagés à cette fin avaient été bombardés et les formations durent se poser sur des pistes improvisées. Le système de transmission, déjà bien mal en point, cessa de fonctionner, entraînant encore plus de confusion. Les impedimenta et le personnel furent acheminés par des Junkers 52, mais les États-majors empruntèrent la voie ferrée et la plupart arrivèrent sur place des jours, voire des semaines plus tard" (1)

En désespoir de cause, et pour gagner du temps, on tente parfois de caser un mécanicien à l'intérieur de l'étroit cockpit d'un chasseur monoplace Me-109 ou Fw-190, mais en cas de rencontre inopinée avec un chasseur ennemi, cette pratique tourne immanquablement à la tragédie, comme dans l'après-midi du 6 juin, lorsque le III Schlachtgeswader 4 (III / SG 4) perd cinq Fw-190, quatre pilotes et quatre mécaniciens, après un accrochage avec des chasseurs américains : incapables de combattre avec leur appareil surchargé, les pilotes allemands ont en effet refusé de sauter en parachute et d'abandonner leur mécanicien... et ont donc péri avec eux...

(1) Fana de l'Aviation, HS 28, page 41

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