vendredi 28 juin 2024

7965 - cette cruelle réalité arithmétique...

Le P-51B était encore très rare em mars 1944
... car aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, les Américains, en ce début du mois de mars 1944, et une semaine à peine après les pertes qu’ils viennent pourtant de subir lors de la Big Week, sont déjà en mesure de renvoyer plus d’un millier de quadrimoteurs B-17 et B-24 dans le ciel allemand !

En y ajoutant les Stirling, Halifax et autres Lancaster dont disposent les Britanniques, et sans même parler des bombardiers moyens ou légers des uns et des autres, ce sont ainsi plus de deux mille bombardiers lourds qui, à tout moment, ensemble ou séparément, sont susceptibles de prendre leur envol pour écraser Berlin ou n’importe quelle autre ville du Reich, un chiffre proprement hallucinant si l’on se rappelle que, dans le même temps, la Luftwaffe, résolument engagée dans l’Opération Steinbock, ne parvient pas pour sa part - et ne parviendra jamais ! - à faire décoller en même temps plus de cent Heinkel 177 - le seul bombardier raisonnablement "lourd" de son inventaire - à destination de Londres ou d’une autre ville du Sud de l’Angleterre !

Aucun "Ordre personnel du Führer", aucun supposé "Triomphe de la Volonté", ne saurait s’affranchir de la cruelle réalité arithmétique et d’un adversaire capable de remplacer ses bombardiers plus vite que vous ne parvenez à les détruire, mais aussi de déverser sur votre territoire au moins 20 fois plus de bombes que vous n’êtes en mesure de larguer sur le sien !

Au niveau des chasseurs, Américains et Allemands font en revanche jeu à peu près égal, les premiers alignant quelque 600 appareils - encore très majoritairement des P-47 - et les seconds un nombre équivalant de Fw-190 et Me-109,... malheureusement menés par des pilotes d’un niveau très inégal et de plus en plus faible en moyenne.

Sur le papier, mais sur le papier seulement, la Luftwaffe dispose également de près de 400 bimoteurs de combat, mais ces appareils, très efficaces en 1943 contre les B-17 et B-24 grâce à leur armement lourd, ne font aujourd’hui plus le poids face aux chasseurs d’escorte américains, et sont condamnés, en cas de rencontre avec ces derniers, à se retrouver au tapis bien avant d’avoir pu se rendre jusqu’aux bombardiers...

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