vendredi 9 février 2024

7825 - "Nous allons ravager le Troisième Reich de bout en bout"

... après cette longue parenthèse qui nous a permis de planter le décor, place maintenant à cette campagne de bombardement de l’Allemagne qui, avec l’arrivée d’Arthur Harris à la tête du Bomber Command, et en attendant celle des Américains de la 8ème Air Force en terre britannique, va prendre une tournure décisive. 

"Nous allons ravager le Troisième Reich de bout en bout. Nous bombarderons l'Allemagne ville par ville, et de plus en plus terriblement, afin de l'empêcher de poursuivre la guerre. Tel est notre objectif et nous le poursuivrons sans relâche".
(Arthur Harris, 28 juillet 1942)

L’objectif de cette campagne, rappelons-le, est double, puisqu’il s’agit tout à la fois d’affaiblir, et si possible de stopper, la production allemande d’armements, mais aussi de saper irrémédiablement le moral de la population civile, afin, dans les deux cas, sinon de gagner la guerre du haut des airs, du moins d’abréger considérablement la durée de celle-ci.

Impossible, évidemment, d’énumérer chacun des milliers de bombardements qui vont se dérouler dans le ciel d’Allemagne, et, a fortiori, d’analyser chacun d’entre-eux : une vie n’y suffirait pas.

Comme tout le monde, l’auteur de ces lignes se contentera donc, dans les semaines qui vont suivre, de n’en évoquer que quelques-uns, généralement considérés comme les plus massifs ou, du moins, ceux qui ont eu le plus d’impact sur la poursuite de la guerre...

... parce que, naturellement, le « tout-aérien » n’a nullement pas permis de gagner la guerre, et on peut même douter qu’il l’ait véritablement raccourcie...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour et bravo pour votre blog, toujours intéressant et précis.

Néanmoins, aujourd’hui je lis « ... parce que, naturellement, le « tout-aérien » n’a nullement pas permis de gagner la guerre, et on peut même douter qu’il l’ait véritablement raccourcie... ».

Je m’inscris en faux contre ces deux affirmations, surtout contre la seconde.

En effet, on a souvent lu ou entendu dire que, pendant la guerre, l’Allemagne nazie produisait tant et tant d’avions, de chars et autres et que les bombardements ne servaient à rien.

Mais pensez que, si l’Allemagne dynamique et industrieuse a vraiment produit tous ces appareils et équipements malgré les bombes, elle en aurait produit encore bien plus, trois fois, cinq fois plus si on n’avait pas mené ces fameuses campagnes de bombardement. Imaginez une armée allemande avec 4 fois plus de chars Tiger II et Panther, 5 fois plus d’avions à réaction … ça aurait été encore bien plus difficile – si pas impossible - de la battre.

Alors, oui, les bombardements ont raccourci la guerre en créant une attrition de matériel et surtout de carburant. Mais, en fait, on devrait plutôt dire ; ils ont permis de la gagner. Et allons encore plus loin ; c’est la supériorité aérienne alliée dans son ensemble qui a fait la différence. Pensez seulement à la campagne de Normandie en 1944. Les avions d’assaut on fait le boulot des blindés, pour leur part incapables de dominer leurs opposants.

Il faut savoir que les allemands avaient un avantage technologique, parfois énorme, sur les alliés dans beaucoup de domaines cruciaux tels que, par exemple, les blindés et les jets.

Ils ont été battus grâce à 3 facteurs : la supériorité numérique brute, les bombardements qui ont détruit leurs usines au sens large, leurs infrastructures de communication et leur capacité de production de matériel et de carburant et enfin par une conduite plus sage de la guerre. De son côté, l’Allemagne s’est perdue elle-même en se mettant en guerre contre quasi la planète entière, puis en bloquant une partie non négligeable de ses troupes dans des actions militairement peu productives (invasion de la Grèce, …) et enfin en refusant de voir, à temps, la situation en face.