mardi 6 février 2024

7822 - la théorie du 2%

Ce B-17G, à l'avant arraché par un obus de Flak à Cologne, a néanmoins réussi à rentrer à sa base
... la destruction des quadrimoteurs américains opérant de jour pose en revanche un problème bien plus complexe.

Ceux-ci sont en effet défendus de tous les côtés, et même par le dessous, par de nombreuses mitrailleuses de gros calibre (12,7mm) extrêmement dangereuses pour les assaillants.

Puissamment armés, mais à peine plus rapides et maniables que les quadrimoteurs qu’ils doivent attaquer, les bimoteurs allemands sont dans ce cas loin d’être la panacée, et se verront du reste bien plus souvent chassés que chasseurs lorsque les Américains feront escorter leurs propres bombardiers par un nombre de plus en plus important de monomoteurs P-47 ou P-51.

Les monomoteurs Me-109 et Fw-190 représenteront donc le gros des assaillants, ce qui posera toutefois un autre problème, car avant de se retrouver au tapis, un bombardier comme le B-17 devra recevoir en moyenne une quinzaine d’obus de 20mm, ce qui ne serait pas encore trop grave si, toujours en moyenne,... seuls 2% des obus tirés dans sa direction parvenaient au final à se frayer un chemin jusqu’à lui !

Les pilotes allemands sont en effet loin d’être tous des tireurs d’élite, et le pourcentage de coups au but qu’un pilote est susceptible d’obtenir ne fera lui-même que diminuer à mesure que ceux-ci se retrouveront abattus et remplacés - c’est le drame de la Luftwaffe - par des pilotes bien moins expérimentés et avec beaucoup moins d’heures de vol à leur actif.

En pratique, il faudra donc tirer plus de 700 obus de 20mm pour espérer abattre un seul B-17,... mais caser autant d’obus dans des appareils aussi petits que des Fw-190 et, surtout, des Me-109, ne sera pas une mince affaire, et se répercutera de surcroît sur leur poids, accroissant dès lors  leur vulnérabilité face à d’éventuels chasseurs d’escorte américains...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog,bourré d'informations.
Une invention, le détonateur de proximité (l'obus explose à la détection radio d'une masse métallique) était à la portée des techniciens allemands grace à leur avance dans la miniaturisation et au "durcissement" des lampes radio (RV Jones relate que l'auteur du rapport d'Oslo, le savant antinazi Hans ferdinand Mayer avait fait parvenir un échantillon de ces matériels en même temps que son rapport aux services de renseignements anglais, les anglais n'avaient rien de semblable en fabrication).

Les alliés en firent leur miel (en particulier pour les obus de DCA destinés à abattre les armes V1) mais , curieusement, les allemands , qui avaient tous les atouts techniques en main, n'y songèrent pas avant la toute fin de la guerre, peut être à cause de l'ordre de Hitler de supprimer toute recherche -y compris appliquée- pour consacrer les moyens financiers à l'effort de guerre, sans quoi le carnage parmi les bombardiers américains aurait pu être bien pire.
Ils préférèrent se lancer dans la voie des armes de science-fiction (l'intercepteur fusée Komet, aux performantes ascensionnelles époustouflantes mais terriblement dangereux à piloter, ou le Bachem Natter, encore plus dangereux) .