mardi 16 janvier 2024

7801 - l'insuffisance de l'Empire

Un des prototypes du Nakajima G8N, construit à... quatre exemplaires avant la Capitulation (!)
... parce que leur capacité d’emport est insuffisante, et parce qu’ils sont tout à la fois trop vulnérables à la chasse comme à la DCA, trop peu nombreux, et de surcroît largement éparpillés sur un Front immense et de nombreux théâtres d’opérations simultanés, les bombardiers japonais sont condamnés à n’opérer qu’en petits groupes ne réunissant, au maximum, que quelques dizaines d’appareils à chaque fois !

On est loin, très loin, de ce qu’ont fait les Allemands lors de la Bataille d’Angleterre, et on est même à des années-lumières des raids de "mille avions" anglais ou américains qui deviendront bientôt quasi-quotidiens dans le ciel d’Allemagne !

Pas question donc, dans ces conditions, d’espérer remporter un quelconque succès stratégique contre les Américains !

Et c’est d’autant plus vrai que les villes - comme Singapour, Hong-Kong, Manille, ou encore Darwin - qui se trouvent à la portée des bimoteurs nippons ne sont pas des villes américaines dont l’éventuelle destruction, fut-elle digne de celle de Coventry,  tétaniserait d'effroi les civils américains, et qu’elles n’abritent de toute manière aucune usine œuvrant pour l’effort de guerre américain !

A moins d’imaginer embarquer de modestes hydravions de bombardement sur l’un ou l’autre sous-marin géant, ou de recourir - ce qui finira d’ailleurs par être tenté - à de simples... ballons libres porteurs de petits projectiles incendiaires destinés aux forêts californiennes (1), les Japonais n’ont et n’auront jamais rien dans leur arsenal qui permettrait de s’en prendre à la côte ouest américaine, et a fortiori à Washington, afin d’y répandre cette "terreur vivace" susceptible d’amener le gouvernement américain à de meilleurs sentiments envers l’Empire...

(1) de la fin 1944 à avril 1945, près de 10 000 de ballons libres gonflés à l’hydrogène furent lancés par les Japonais. Plusieurs centaines réussirent à atteindre les côtes américaines et y occasionnèrent des incendies si modestes qu’ils passèrent pour la plupart totalement inaperçus...

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