vendredi 29 décembre 2023

7783 - appelez-moi Meyer

Aviateurs britanniques à côté d'un Wellington ayant participé au bombardement de Berlin
 ... Berlin, 25 août 1940

Erreur de navigation ou pas, le bombardement de Londres du 24 août pousse immédiatement, et inévitablement, le Bomber Command à lancer une opération similaire.

Dans la nuit du 25, une petite centaine d’appareils se présentent donc au-dessus de Berlin.

Officiellement, il s’agit de s’en prendre à l’Aérodrome de Tempelhof et au quartier industriel de Siemensstadt, mais en pratique, et comme c’était prévisible, les projectiles s’abattent à peu près n’importe où.

Contrairement à une légende tenace, il ne s’agit pourtant pas de la première fois que Berlin se trouve ainsi visée - le 03 juin 1940, les Français s’en étaient déjà pris à elle... avec un seul et unique appareil (1) - mais il s’agit en revanche du premier raid "sérieux" mené contre la capitale du Reich. 

"Sérieux", il faut le dire vite - la plupart des Berlinois ne s’en sont même pas rendus compte ! - mais si les dégâts provoqués brillent de fait par leur insignifiance, il en va tout autrement de leur impact psychologique !

Au plus haut niveau de l’État, le choc est en effet immense, particulièrement chez Goering qui, en septembre de l'année précédente s’était juré qu’aucun bombardier français ou britannique ne réussirait à se rendre jusqu’à la Ruhr  (2)

Il faut, de toute urgence, venger l’affront, et donc s’en prendre cette fois de manière parfaitement délibérée à la capitale britannique : le 30 août, Hitler annule son ordre précédant, qui interdisait précisément de bombarder le coeur-même de Londres.

A nouveau parfaitement logique au vu des circonstances, ce énième changement de stratégie va cependant avoir des conséquences importantes...

(1) après avoir décollé de Bordeaux-Mérignac, le préhistorique quadrimoteur Farman 223 Jules Vernes avait réussi à rallier de nuit la capitale du Reich et à larguer ses bombes sur les faubourgs.
(2) "Aucun bombardier ennemi ne peut atteindre la Ruhr. Si l’un d’entre-eux y parvient, mon nom n’est plus Goering. Vous pouvez m’appeler Meyer"

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