mardi 22 août 2023

7664 - vers la sortie

Le Scharnhorst : sortir... mais pour aller où ?
... pour ne rien arranger, les dits bâtiments, déjà en nombre dramatiquement insuffisant en 1942, se limitent à présent... au seul et unique croiseur de bataille Scharnhorst, bien moins capable que le Tirpitz de tenir tête à un éventuel cuirassé britannique en quête d'une proie !

A l’État-major de la Kriegsmarine, l’idée fait pourtant son chemin, en particulier chez Karl Dönitz qui, après avoir réussi sauver la flotte de surface du ferraillage réclamé par le Führer, et à l'heure où le Reich est partout occupé à reculer sous la pression de ses adversaires, doit tout de même justifier l'utilité de continuer à entretenir à grands frais un croiseur de bataille de 32 000 tonnes qui, depuis maintenant neuf mois, ne fait rien d'autre que se morfondre avec tout son équipage de deux mille hommes au fond d'un fjord perdu, à l'extrémité de la Norvège !

Plus incroyable encore, alors qu'il n'avait jusqu'ici jamais cessé de multiplier les restrictions et interdits par crainte de perdre un de ses rares navires de surface en mer, Adolf Hitler lui-même ne semble plus opposé à une éventuelle sortie du croiseur de bataille !

Le Scharnhorst, il est vrai, n'est pas et n'a jamais été aussi prestigieux que le défunt Bismarck et l'actuel Tirpitz, et Hitler, depuis longtemps privé de la moindre bonne nouvelle à offrir à son peuple, en est venu à estimer qu'un succès, fut-il limité, de ce dernier contre un convoi britannique remonterait assurément le moral de la Nation,... tandis que sa perte éventuelle au combat ne serait plus considérée  comme une catastrophe en cette fin d’année 1943 où le Troisième Reich, écrasé à l’Est après son échec de Koursk (1), contraint de pallier la perte de l’allié italien après la chute de Mussolini (2), ayant perdu la Méditerranée et toute l’Afrique du Nord, et incapable d’empêcher le Bomber Command britannique et la 8ème Air Force américaine d’incinérer villes et usines allemandes les unes après les autres, est partout sur la défensive.

Reste que cette idée de repartir en mer avec un bâtiment plus petit et moins "symbolique" que le Tirpitz, avait déjà évoquée par l'amiral Kummetz au lendemain-même de Rösselsprung, et finalement mise en pratique par ce dernier  lors de la calamiteuse attaque contre le convoi JW51B, au cours de laquelle les Lützow et Admiral Hipper, menés par ce même Kummetz, avaient lamentablement échoué à couler quelque cargo que ce soit.

Et reste aussi qu'après cet échec, dont il n'était pourtant pas responsable, Kummetz est tombé en disgrâce, ce qui, à l'heure où on parle de relancer un grand navire de surface contre les convois arctiques, pose forcément un problème...

... par qui le remplacer pour mener cette fois le dit navire à la victoire ?

(1) Saviez-vous que... - Citadelle
(2) Saviez-vous que... - Forza Italia

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