samedi 8 juillet 2023

7619 - ... et un coup de maître

Le Peigne doré, ou la mort sans phrase...
... "Ils se levaient à l'horizon, noirs et repoussants, et ils s'étendaient loin de chaque côté de notre champ de vision", écrivit le sous-lieutenant Hughes, regardant la scène depuis la direction du tir du [croiseur] Scylla (1). Ils arrivaient bas, par l'avant tribord du convoi, et semblaient remplir tout l'horizon" (2)

Sur les escorteurs et cargos, la DCA se déchaîne mais, dans l'excitation, plusieurs navires sont touchés par les tirs d'autres bâtiments, et, malgré son intensité, le rideau de fer et de feu qu'elle génère s'avère incapable d'arrêter les avions allemands, dont des dizaines de torpilles se détachent bientôt et foncent droit vers les cargos.
 
Touché de plein fouet, le britannique Empire Stevenson disparaît dans un immense panache de fumée; larguée quelques secondes trop tard, et par un coup de malchance inouï, une autre torpille tombe directement dans la cale de l'américain Wacosta, qui transporte des munitions et disparaît dans une formidable explosion; frappé par au moins deux torpilles, l'américain Oreganian ne tarde pas à chavirer et à s'abimer dans les flots, de même que les panaméens MacBeth et Afrikaner et le soviétique Sukhona.

Et ce n'est pas fini puisque les britannique Empire Beaumont et américain John Penn sont également à l'agonie, et bientôt abandonnés par leurs équipages respectifs, lesquels peuvent s'estimer chanceux en regard de celui de l'américain Mary Luckenbach, qui se volatilise sous le double effet d'une torpille et des mille tonnes de TNT qu'il transportait.

Pour son coup d'essai, le Peigne doré a réalisé un coup de maître puisqu'en moins de 15 minutes, huit cargos ont disparu de la surface des flots, au prix de seulement cinq avions allemands abattus...

(1) le Scylla, classe Dido, était le navire-amiral du "Fighting Destroyer Escort group"
(2) Woodman, op cit, page 324

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