jeudi 22 juin 2023

7603 - un acte de contrition

Dans les années qui suivirent, la tragédie du PQ17 fut largement commentée, notamment par David Irving
... au final, et sans même parler des quelques cent-cinquante marins tués dans l'aventure, quinze cargos et le pétrolier-ravitailleur Aldersdale ont été coulés par les sous-marins, et sept autres, ainsi que le navire de sauvetage Zaafaran,  par l'Aviation, ce qui propulse ainsi le taux de pertes à près de 80%,... soit bien loin des "50%" que Winston Churchill considérait encore comme "acceptables" deux mois plus tôt.

Sur les 200 000 tonnes de marchandises expédiées, 140 000 ont été envoyées par le fond, privant ainsi l'Armée rouge - et au moment où elle en a de nouveau le plus besoin - de quelque 3 500 Jeeps et camions, 400 tanks, 200 avions et autres fournitures de guerre.

A l'évidence, "ce n’est pas un convoyage réussi" : c'est même un véritable désastre, et un désastre qui, on s'en doute, va avoir de nombreuses - et importantes - conséquences !

Et de fait, le 17 juillet, alors que le bilan final reste encore à établir, Churchill contacte personnellement Staline, à la fois pour s'excuser mais aussi pour tenter de lui expliquer que la première victime du PQ17 ne sera autre... que le convoi suivant - PQ18 - ainsi que tous les convois ultérieurs, lesquels devront être reportés indéfiniment,... ou du moins tant et aussi longtemps qu'on ne pourra leur garantir une protection aérienne convenable.

Sachant que la Royal Navy - comme elle vient de le démontrer - n'acceptera jamais de risquer un de ses précieux porte-avions d'attaque près des côtes norvégiennes, cet acte de contrition se veut aussi un puissant appel du pied de la Grande-Bretagne à l'URSS, où la première, qui se propose d'ailleurs d'envoyer un haut responsable de la RAF à Moscou pour en discuter, s'attend évidemment à ce que la seconde prenne la dite couverture à sa charge.

Elle est loin du compte...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Compliments pour le blog, il est permis de se demander si la vue de l'esprit de Churchill (une couverture aérienne soviétique depuis l'URSS) aurait été vraiment efficace.

La guerre Aéronavale ne s'improvise pas et les soviétiques avaient des longueurs de retard dans ce domaine (contrairement à l'aviation tactique où les Stormoviks, protégés par des avions de chasse optimisés pour la basse altitude faisaient merveille) .

Au plan matériel il aurait fallu au minimum adapter les avions (réservoirs largables) développer les systèmes d'armes (grenades, torpilles) mais aussi la coopération avec la marine de surface (les asdics)...et bien entendu livrer aux russes les meilleurs modèles de Radar.

Au plan humain, il aurait fallu entraîner les pilotes soviétiques (comment reconnaître les divers types de navires et les navires allemands des navires alliés , les procédures d'attaque...etc).
On peut avoir une idée de ce que çà aurait donné en regardant ce qui s'est passé quand la RAF a voulu aller bombarder le Tirpitz depuis l'aérodrome de Yagodnik, avec des bombes géantes et des quadrimoteurs Lancaster..les survivants de cette équipée ont tous été très surpris du côté extrêmement rustique des installations sur les terrains avancés de l'aviation russe , et l'extrême difficulté des conditions météo.