mercredi 24 mai 2023

7574 - "un enthousiasme bien digne d'un 4 juillet"

Le chalutier armés Northern Gem, qui faisait lui aussi partie de l'escorte du PQ17
 ... 04 juillet 1942, 20h00

Mais si les responsables britanniques sont, heure après heure, de plus en plus hantés par la perspective de voir surgir le Monstre, le dit Monstre, lui, n'a toujours pas quitté son antre !

Car bien qu'ayant reçu instructions de se tenir prêts à l'appareillage, le Tirpitz, mais aussi le Scheer, le Hipper et leurs différents destroyers d'escorte, sont en effet toujours mouillés dans l'Altenfjord,... faute d'avoir encore obtenu les renseignements qui prouveraient hors de tout doute à Carls, à Raeder, et surtout à Hitler, qu'ils ne courent aucun risque d'être surpris en mer par un porte-avions britannique !

Et si la Kriegsmarine - comme nous l'avons vu - a un besoin vital de ces informations que seule la Luftwaffe est en mesure de lui fournir, la Luftwaffe, elle, estime pour sa part en avoir déjà bien assez fait et n'entend certes pas payer les atermoiements de la Kriegsmarine en laissant le PQ17 lui passer sous le nez !

En début d'après-midi, sur tous les terrains d'aviation du Nord de la Norvège,Heinkel 111, Heinkel 115 et autres Junkers 88 sont en effet prêts à se lancer dans une attaque massive du convoi qui, lentement mais sûrement, poursuit sa route vers Arkhangelsk.

Au soir du 4 juillet, le destroyer américain Wainwright, qui appartient à l'escorte de l'amiral Hamilton et a dû, en bon lévrier assoiffé, rompre sa formation pour s'en aller quémander du mazout auprès du pétrolier Aldersdale, est le premier à se retrouver sur le passage des vingt-huit Heinkel 111 du I/KG26 qui, pour larguer leurs torpilles (1) n'ont d'autre solution que l'approche horizontale au ras des flots.

Pour ce destroyer capable d'évoluer à plus de 30 nœuds, c'est maintenant l'occasion d'entrer dans l'Histoire : "tournant comme un fou furieux autour du convoi, [il] crachait le feu tant qu'il savait avec un enthousiasme bien digne d'un 4 juillet" (2)

(1) contrairement aux Keinkel 115, les Heinkel 111 peuvent chacun emporter deux torpilles sous leur fuselage
(2) Jacques Mordal, 25 siècles de guerre sur mer, tome 2, page 214

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