mardi 21 mars 2023

7510 - le spectre d'un nouveau Brest-Litovsk

Le Traité de Brest-Litovsk : une paix séparée dont la réédition devait être évitée à tout prix
... car le 3 mars 1918, le Traité de Brest-Litovsk, signé entre l'Allemagne de Guillaume II et la Russie désormais bolchevique de Vladimir Ilitch Lénine, a mis fin  à la guerre à l'Est, et permis à la première de rapatrier à l'Ouest des troupes qui, quelques mois plus tard y sont reparties à l'offensive.

Une génération plus tard, le souvenir de cette "paix séparée" est encore dans toutes les mémoires, et pour Churchill, bientôt rejoint par Roosevelt, le spectre d'un nouveau Brest-Litovsk plane dès le départ, et ne cessera d'ailleurs jamais de planer, au-dessus de l'entente conclue avec Joseph Staline.

Que la Russie de Staline se retrouve, comme celle du Tsar Nicolas II avant elle, dans une situation réellement désespérée, et elle risque fort de conclure elle aussi un armistice avec l'Allemagne, lequel permettrait une fois de plus à celle-ci de se retourner à l'Ouest avec une ardeur renouvelée,... et synonyme de davantage de morts dans les rangs anglo-américains !

Pour Londres comme pour Washington, pareil scénario doit être évité à tout prix, ce qui implique cependant de fournir à Staline toute l'aide qu'il réclame... et qui, pour l'heure, excède de très loin celle qu'on est en mesure de lui apporter !

Car dès le début, le Petit Père des Peuples a exigé de ses nouveaux alliés l'ouverture d'un "Second Front" à l'Ouest "dans les plus brefs délais possibles", expression qui, dans son esprit, s'exprime en mois mais certainement pas en années !

Or l'Armée britannique, profondément engagée au Proche-Orient, et qui peine toujours à se remettre du désastre de Dunkerque, où elle a dû abandonner l'intégralité de ses équipements, de ses tanks et de son artillerie, est bien incapable de mener quelque opération offensive que ce soit sur le sol européen, alors que son homologue américaine, qui n'entrera du reste officiellement en guerre qu'en décembre, a devant elle un océan à traverser, et surtout un immense travail de recrutement et de formation à effectuer...

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