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Nimitz, en 1945, aussi discret et effacé que MacArthur s'avérait voyant... |
... la nomination de MacArthur à la tête de la South West Pacific Area s'est naturellement opérée avec le total assentiment de George Marshall
Marshall n'aime pas MacArthur qui, de son côté, n'aime il est vrai personne d'autre que lui-même (!), et il ne se fait pas davantage d'illusions sur les réelles capacités militaires de ce dernier, et encore moins sur celles de son État-major - "Vous n’avez pas un État-major, Douglas", lui a-t-il dit un jour, "mais seulement une Cour" - mais il a besoin de lui, et de sa popularité, dans le Pacifique, ne serait-ce que pour faire contrepoids aux ambitions de King et de son propre poulain, le très efficace mais fort discret Chester Nimitz.
Nimitz, justement, a convenu avec King de partir aussi vite que possible à la reconquête de la petite île de Tulagi, devenue importante hydrobase japonaise, ainsi que "des îles avoisinantes", ce qui inclut en principe Guadalcanal, située à une quarantaine de km au sud de Tulagi.
Or il se fait que Tulagi, et Guadalcanal, se trouvent en plein dans la South West Pacific Area,... autrement dit dans la zone d'opérations à présent dévolue à MacArthur et à l'Armée de Terre !
Pour le très anglophobe Ernest King, il n'est évidemment pas question que la première opération véritablement offensive de la Guerre du Pacifique soit menée par MacArthur et l'US Army, et a fortiori par une US Army qui pour l'heure, et en pratique, est composée presque exclusivement de soldats... australiens !
Alors, le 2 juillet, King et Marshall s'entendent finalement sur un compromis, qui consiste tout bonnement à déplacer les limites de la South West Pacific Area (1) pour que Tulagi, Guadalcanal et les Salomon du Sud se retrouvent dans celles de la South Pacific Area, autrement dit dans celles de King, de Nimitz et de la Navy !
(1) dans sa propre zone, MacArthur, lança par la suite une offensive très laborieuse et finalement écourtée en direction de la Nouvelle-Guinée, des îles de l'Amirauté ainsi que de l'archipel Bismarck, incluant en particulier l'île forteresse de Rabaul
Marshall n'aime pas MacArthur qui, de son côté, n'aime il est vrai personne d'autre que lui-même (!), et il ne se fait pas davantage d'illusions sur les réelles capacités militaires de ce dernier, et encore moins sur celles de son État-major - "Vous n’avez pas un État-major, Douglas", lui a-t-il dit un jour, "mais seulement une Cour" - mais il a besoin de lui, et de sa popularité, dans le Pacifique, ne serait-ce que pour faire contrepoids aux ambitions de King et de son propre poulain, le très efficace mais fort discret Chester Nimitz.
Nimitz, justement, a convenu avec King de partir aussi vite que possible à la reconquête de la petite île de Tulagi, devenue importante hydrobase japonaise, ainsi que "des îles avoisinantes", ce qui inclut en principe Guadalcanal, située à une quarantaine de km au sud de Tulagi.
Or il se fait que Tulagi, et Guadalcanal, se trouvent en plein dans la South West Pacific Area,... autrement dit dans la zone d'opérations à présent dévolue à MacArthur et à l'Armée de Terre !
Pour le très anglophobe Ernest King, il n'est évidemment pas question que la première opération véritablement offensive de la Guerre du Pacifique soit menée par MacArthur et l'US Army, et a fortiori par une US Army qui pour l'heure, et en pratique, est composée presque exclusivement de soldats... australiens !
Alors, le 2 juillet, King et Marshall s'entendent finalement sur un compromis, qui consiste tout bonnement à déplacer les limites de la South West Pacific Area (1) pour que Tulagi, Guadalcanal et les Salomon du Sud se retrouvent dans celles de la South Pacific Area, autrement dit dans celles de King, de Nimitz et de la Navy !
(1) dans sa propre zone, MacArthur, lança par la suite une offensive très laborieuse et finalement écourtée en direction de la Nouvelle-Guinée, des îles de l'Amirauté ainsi que de l'archipel Bismarck, incluant en particulier l'île forteresse de Rabaul
1 commentaire:
Bonjour! compliment pour cette belle galerie de portraits des grands chefs indiens à plumes de la marine et de l'armée américaine...
Nimitz était peut être discret et effacé...mais ce n'était pas un mou, un tendre ou un gentil garçon: Il a donné des ordres de guerre sous marine à outrance contre les navires japonais (de guerre ou de commerce peu importe et en fait surtout de commerce car la doctrine d'emploi américaine des sous_marins était bien différente de la "chasse au gros gibier" des sous-marins japonais).
Après l'épouvantable carnage du Laconia que vous avez relaté, Dönitz a donné exactement les mêmes ordres pour éviter une nouvelle affaire Hartenstein.
Au tribunal de Nurenberg, Dönitz a été accusé de crimes de guerre et risquait sa tête (le procureur anglais avait des ordres, l'amirauté britannique ne pardonnait pas à Dönitz la mise à mort de la flotte marchande britannique , garante de l'empire colonial).
L'avocat de Dönitz, un sacré malin, a contacté l'amiral Nimitz (aux lointaines origines germaniques) qui n'a pas hésité à se solidariser avec son collègue allemand en écrivant noir sur blanc que , dès le début de la guerre du Pacifique, il avait donné des ordres tout aussi inhumains que l'ordre "Triton zéro" reproché à Dönitz qui fondait les accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Dönitz a écopé de 10 ans de détention à Spandau (justifiés, c'était un nazi pur jus, et le successeur de Hitler lors de l'éphémère gouvernement de Flensburg) mais il a sauvé sa tête...et d'une certaine façon il avait expié encore plus avec ses deux fils officiers de marine morts dans le grenadage de leurs U boot respectifs.
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