mercredi 10 février 2021

6640 - "bons pour la guerre" ?

L'Elefant : monstrueux dans tous les sens du terme
… à la fin de mai 1943, la situation est même devenue si dramatique que tous les Panther déjà sortis d'usine ont dû y être renvoyés au moins une fois afin d’y être réparés voire reconstruits presque entièrement !

Compte tenu de l’enjeu que représente Koursk, et des difficultés que le Panther ne manquera pas d’y rencontrer, la sagesse voudrait que l’on s’abstienne d’engager pour la première fois au combat un engin aussi peu fiable et a priori aussi mal né, mais Hitler s'entête : vu la faiblesse des Panzers III et IV, et du trop petit nombre de Tiger disponibles, le Führer tient absolument à ce que le Panther soit présent lors de Citadelle, ce qui implique donc de retarder cette opération en fonction des nouvelles - guère rassurantes - en provenance des ateliers (!)

A la fin juin, quelque 200 Panther enfin considérés "bons pour la guerre" prennent finalement le train à destination de Koursk… en même temps qu’un centaine d’exemplaires du monstrueux Ferdinand (1) dû à Ferdinand Porsche.

Prix de consolation après le combat perdu contre Henschel dans l'attribution du contrat pour le Tiger, et construit à seulement 91 exemplaires, l'engin ne ressemble en vérité à rien de connu, avec son canon de 88mm installé sous une casemate fixe à la hauteur impressionnante et qui, conjuguée à un blindage qui atteint 20 cm à l’avant (!) catapulte le poids de l’ensemble à pas moins de 65 tonnes (!), synonyme de l’impossibilité, en cas de panne, de remorquer la bête puisque la Wehrmacht ne dispose tout simplement pas, dans son inventaire, d’un seul engin capable d’assurer cette tâche (2)

(1) Le nom d’”Elefant”, qui reste le plus étroitement accolé à ce tank, est néanmoins postérieur à la Bataille de Koursk
(2) Le remorquage d’un Tiger de “seulement” 55 tonnes mobilisait déjà 3 ou 4 half-tracks FAMO et ne pouvait s’accomplir que dans des conditions très favorables

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