lundi 14 janvier 2019

5802 - "Vous savez naturellement, général, que nous ne devrons jamais plus lancer une autre opération aéroportée"

Kurt Student et la Crète : une victoire aux allures de défaite
... une autre Histoire, ou à tout le moins un autre Destin, c'est assurément ce que souhaitait aussi Kurt Student au lendemain de la Bataille de Crète.

Sur le plan militaire, le Reich avait pourtant remporté une victoire de plus et, au  plan humain et matériel, perdu bien moins d'hommes (environ 7 000) et d'équipements (environ 300 avions) que la Grande-Bretagne et ses alliés.

Mais le problème, c'est que les dites pertes étaient dans son cas beaucoup plus significatives et difficiles à remplacer puisque, dans l'aventure, le Reich avait vu disparaître plus de la moitié de ses paras, plusieurs centaines de soldats de montagne aguerris (et appartenant eux aussi à la fine fleur de son armée), ainsi que près de 200 trimoteurs Junkers qui, dans les mois suivants, allaient cruellement lui manquer en URSS !

Invité par Hitler au Wolfschanze de Rastenburg pour y célébrer la victoire et y recevoir, à l'instar de tous les paras de Merkur, une décoration de circonstance, Student ne s'attendait certes pas à un accueil enthousiaste, mais n'en fut pas moins surpris de se voir sermonné par le dictateur au moment du café.

"Vous savez naturellement, général", lui dit Hitler, "que nous ne devrons jamais plus lancer une autre opération aéroportée. L'arme aéroportée est uniquement fondée sur l'effet de surprise, et le facteur surprise est maintenant épuisé"

C'est fini : jusqu'à la fin de la guerre, et au grand désespoir de Student et de ses hommes, les paras survivants vont désormais combattre... à pieds (!), ne retrouvant, brièvement, la voie des airs qu'à l'occasion de quelques opérations coups-de-poings (comme la libération de Mussolini de son hôtel-prison du Gran Sasso) ou alors menées en liaison et au profit direct de l'Infanterie (comme lors de l'Offensive des Ardennes, en décembre 1944)...

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