samedi 12 janvier 2019

5800 - Britannia rules the waves

... et le Premier Ministre britannique était assurément du même avis que Cunningham !

A quelqu’un qui, le 22 mai, lui avait fait observer l’ampleur des pertes que subissait la Royal Navy en Crète, Winston Churchill n’avait pas hésité à rétorquer que les bâtiments de guerre "devaient tous être risqués pour le bien commun" car après tout, "pourquoi croyez-vous qu’on les construit ?"

La "tradition", et la volonté d'accepter les risques "pour le bien commun", c'était précisément ce qui manquait cruellement à la Regia Marina depuis le début de la guerre, et ce qui allait lui manquer jusqu'à la fin.

Contrairement à une légende tenace, et à une Histoire toujours écrite par les vainqueurs, les marins italiens n'étaient pas dénués de courage - la destruction du croiseur York en Baie de La Sude avant-même le début de la bataille, ou l'héroïque résistance des petits torpilleurs Lupo et Sagittario face aux destroyers et croiseurs de la Royal Navy, en sont la preuve - mais ils n'eurent jamais un commandement et un Pouvoir politique à la hauteur de la situation : durant les dix jours d'affrontements en Crète, jamais on ne vit les grosses unités de la marine italienne prendre la mer pour appuyer les troupes allemandes, ni pour empêcher les Britanniques d'évacuer leurs propres troupes de l'île.

Cette insurmontable aversion à l'égard des risques allait avoir des conséquences dramatiques dans les mois suivants, lorsqu'il devint évident pour tout le monde que ce n'était pas l'île de Crète, mais bien celle de Malte, qui détenait la véritable clé de la victoire en Méditerranée.

Mais lorsque cette évidence s'imposa, les Italiens refusèrent une fois encore de monter une vaste opération pour la conquérir par la mer, tandis que les Allemands avaient quant à eux déjà consommé tous les moyens aéroportés qui leur auraient, peut-être, permis de s'en emparer par la seule voie des airs...

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