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| Casques et équipements abandonnés par les Britanniques, Sfakia, juin 1941 |
Revenons à présent au gros du corps expéditionnaire, que nous avons abandonné dans la nuit du 27 au 28 mai 1941, alors qu'il commençait à prendre la route en direction de Sfakia, modeste village de pêcheurs de la côte sud, dont personne n’avait jamais entendu parler.
Pour les premiers soldats arrivés sur place, épuisés par une longue marche, tenaillés par la faim, la soif mais aussi la constante hantise d’être rattrapés par les Allemands avant de toucher au but, Sfakia, malgré son incroyable banalité, peut à bon droit passer pour l’antichambre du Paradis.
Reste néanmoins à y attendre l’arrivée du navire salvateur, à espérer qu’il soit fidèle au rendez-vous... et à prier Dieu et tous ses saints qu’il ne soit pas ensuite pulvérisé par une torpille de u-boot ou une bombe de la Luftwaffe sur la route du retour vers Alexandrie !
Mais si l'Infanterie britannique, comme elle vient encore de le démontrer tout au long de cette cruelle semaine, est trop souvent en-dessous-de-tout, la Navy, elle, fait une fois de plus honneur à sa réputation : dans la nuit du 28 au 29, et à peu près au moment où, de l'autre côté de l'île, à quelque 200 kms au nord-est, une première flottille est occupée à embarquer les 3 500 hommes de la garnison de Héraklion, une seconde se présente devant Sfakia.
Ce n'est guère - quatre destroyers au total - mais c'est tout de même suffisant pour évacuer un premier contingent de près d'un millier d'hommes avant de remettre le cap vers Alexandrie sur le coup de 03h00 du matin...
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